lundi 16 mai 2011

Star & Rats

C'est la troisième fois que je rencontre Lou Dark, la bête noire des journalistes. Nous avons rendez-vous au 55 Bar dans Greenwich Village. Il est 17h00, je descends les quelques marches et pénètre dans le minuscule bar qui accueillera ce soir, comme tous les lundis, Mike Stern et sa Telecaster. De la musique de tarlouze. Belle entrée en matière, je retrouve Lou tel qu'on le connaît. Je m'étonne de son verre de cola, alors qu'on ne l'a pas vu à jeun depuis sa première cuite quand il avait 9 ans et demi. J'ai arrêté de boire depuis que je me suis mis à la dope. Inutile de lui demander s'il plaisante. Le dernier journaliste qui ait tenté l'humour avec lui, Philippe Manœuvre, s'est retrouvé avec ses célèbres lunettes noires dans le cul (la vidéo a fait le buzz sur le Net le mois dernier). J'ai laissé mes Ray-Ban à l'hôtel, on n'est jamais trop prudent. De même qu'il ne faut pas lui parler de son acolyte John Stop, l'autre pilier du groupe mythique Leather Underground. They are rats, I'm a fucking star. Il a toujours aimé les jeux de mots, les anagrammes. Et bien qu'il le déteste viscéralement, il ne peut s’empêcher de parler de Johny Shine. Le trou du cul d'Austin vient de sortir une merde. Il parle du dernier album de Shine. Ce suceur de roues a besoin de trois accords pour composer une chanson. Lou Dark n'en a besoin que d'un seul, lui, pour écrire un chef d'œuvre. Sa haine envers le fennec remonte à 1993 lorsque qu’il a trouvé Shine quelque peu occupé avec madame Dark, une ex-hardeuse. Je préfère ne pas m’étendre sur le sujet, et saisis la perche pour parler de son nouvel album. Je démarre mon enregistreur numérique et commence l’interview.


Assis sur un banc du Christopher Park face au bar, je pense aux vies de Shine et Dark tandis que Richard Bona arrive pour le concert de ce soir. Aucun nuage cette nuit, j’ai compté 807 étoiles. Un rat fait son festin d’une poubelle renversée sur le trottoir.

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