jeudi 13 décembre 2012

1503. ...cou...tu...re...

                        ....le fil de mon discours, je parlais de quoi déjà, le fil, je l'ai perdu, ça va revenir, tellement de choses à dire s'agitent dans le palais de ma bouche...que je ne peux prévoir à l'avance, ça déboule à la va-vite-comme-je te pousse, aucune idée, la seconde avant de ce qui va sortir, mais une fois lancée c'est impossible que ça s'arrête... j'aime tellement les mots que je ne peux pas m'empêcher d'en dire du soir au matin et d'en sortir encore et encore même toute la journée...


                        ... et même la nuit, ils sortent de mes lèvres comme 807 saumons pressés tous ces mots qui giclent derrière mes dents et arrivent en rafale, ça y est j'ai retrouvé le fil...


                         ... tellement de mots et de paroles que ça commence à être fatiguant pour mes maxillaires et je n'arrive pas à finir de parler alors qu'il faudrait... je veux dire par là que ça serait nécessaire de ralentir mon débit, oui, d'en dire moins, moins cracher de venin... que ça arrête de passer en sifflant du larynx au palais avant d'être propulsé au devant des incisives dans des micro-projections de salive... mais je ne peux pas me retenir de causer maintenant, le silence ferait un trou dans le blabla... les mots que j'aimais tant débordent de ma bouche... toujours trop il en sort, mes joues acides tremblent et j'en parle, ma mâchoire brûle et je le raconte aussi, quand le robinet se bloquera-t-il... il faut que je me couse la bouche, à gros points, vite mettre la main sur une aiguille, vite, du fil et une aiguille...

2 commentaires:

  1. Texte cousu de fil d'or ou de fil d'art ? Les mots, comme des patates chaudes, brûlent le fondu enchaîné de notre discours... cours toujours trop vite, avec de la bave aux rêves...
    Merci et Bravo !

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  2. Plus qu'à se mettre à l'écriture ... ;)

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