mardi 10 avril 2012

La moue dans les ruines

Une fois encore j’irai contempler la fin du jour sur le cap dont je ne puis prononcer le nom sans trembler. J’ignore si la petite Odette qui me suit partout, Dieu sait pourquoi, sera touchée par l’ineffable beauté dont vinrent depuis toujours s’inspirer les artistes du monde entier. En y gravant jadis son nom, Lord Byron se fit un cénotaphe plus pérenne que le plus glorieux des tombeaux. Moi, je veux seulement qu’à la fin on y répande mes cendres. Les petites fleurs violettes qui poussent au printemps sur le roc s’en nourriront.


Il n’est pas marrant, Norbert. Pourtant c’est romantique un coucher de soleil dans les ruines, ça invite à la tendresse. On s’est assis tous les deux sur un gros rocher, face à la mer, pour regarder. Mais au lieu de me dire les choses gentilles que j’attends depuis six mois, le voilà parti à réciter des vers d’Hésiode. Il a même eu le temps d’en écorcher 807, avant que cet imbécile de gros ballon rouge ne disparaisse enfin, sous les applaudissements des touristes. Le car nous attendait sur le parking, alors on s’est dépêchés de redescendre.

1 commentaire: