
Déclinaisons d'un aphorisme d'Éric Chevillard. "804… 805… 806… j’avais très rigoureusement repris le compte des herbes de mon jardin en pliant celles-ci au fur et à mesure, cette fois, afin de ne pas me tromper, mais à la 807ème ortie, ma main enflée, engourdie de douleur, n’est seulement plus capable de bouger les doigts, j’abandonne."
mercredi 18 avril 2012
Phœnix
On a cru comprendre... on a compris... voilà. C’est fini. Passé de mode. Ad Patres. On ne veut pas y croire. Ce n’est pas possible... pas tout de suite, pas maintenant... il faudrait tout de même essayer quelque chose... il y a peut-être moyen... en grattant, doucement, en décapant toutes ces couches d’enduit, de vernis, cette poussière accumulée... ces mots autour de lui, ces couronnes de roses... il étouffe, sa tête est lourde... ailleurs, peut-être, on ironise, on se gausse... on le dit à bout de souffle, radoteur, éteint, sans avenir... pourtant, à le regarder encore... attentivement... sans tendresse superflue... avant que... tout de même, il porte encore beau... qui pourrait penser... il va le faire porter tout en haut, dans les réserves, avec un double de la fiche d’inventaire, un numéro – 807 – attaché à la patte... une étiquette à l’oreille d’un animal partant pour l’abattoir... on va l’oublier... longtemps... des dizaines d’années... et puis un matin, un thésard fouineur... il va le sortir de sa housse, doucement... et là...

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