vendredi 26 septembre 2014

Mille regrets.



Des mille regrets, le premier est le plus difficile à supporter, car c’est une part de soi qui s’en va. Le deuxième ne l’est pas moins, le troisième non plus. On ne parlera pas du quatrième, ni du cinquième, ni du sixième, ni du septième, on passera sur le huitième, sur le neuvième, sur le dixième. A partir du trentième on se sentira mieux, on commence à s’habituer.

Au centième on est devenu stoïque. Au deux-centième on est blindé, à croire que les regrets n’existent plus, qu’ils nous glissent dessus comme la brise du soir. Ou alors, c’est qu’on est devenu insensible, qu’on pourrait continuer comme ça jusqu’à mille, sans réagir.


Éprouver mille regrets dans la vie d’un chêne, à mesure que tombent ses feuilles, est dans l’ordre naturel des choses. D’autant que ça se renouvelle chaque automne. Rien à voir avec les coups de hache. Au huit-cent-septième on se retrouve couché au sol, débité en tranches, anéanti. Sans même le secours des larmes pour se consoler. 


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