mardi 14 septembre 2010

#187 – L’art est aisé, la critique difficile

Plus de 807 écrivains emploient sciemment un style âpre afin que les phrases se heurtent. Cela oblige le lecteur à respecter la moindre syllabe. Sinon, l’étoffe craque. Mais la critique aujourd’hui n’a souvent plus oreille, toucher, goût de l'effort. Seule l’occupation d’un territoire braillard file ses ourlets pour enfler ses effets de manche, sous quelques marronniers.


Le critique lit. Celui qui se dit critique cherche le livre qu'il voudrait lire.
Le critique cherche la porte d'entrée pour pénétrer la maison. S'il ne la trouve pas, il va voir ailleurs.
Celui qui se dit critique passe par la fenêtre comme un voyou et trouve la porte décidément mal foutue. Il ne se prive pas de le dire, trop souvent à mon goût.


Le lecteur qui voudrait être écrivain a pondu un morceau de bravoure fort lâche, d’où s’échappe une méconnaissance du monde que l’artiste habite. Au final, le procès d’une fable qui ne le concerne pas. L'écrivain ferme tranquillement ses volets, remonte voluptueusement les draps dans lesquels il se glisse. Jouissance silencieuse, sommeil de Juste. Toujours avoir le bon regard pour rester sourd.

1 commentaire:

  1. Bonjour, tout à fait d'accord pour peau d'épeautre, merci!
    J'avais pensé à un moment à apôtre, mais ça fait un peu "hors sujet".

    A+ JCP

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