samedi 18 février 2012

rapace

vladje était sous un poids. assujettie oui. tentait une position moins étouffante, moins fissurée, moins bloquée. n'avait guère marge possibilité de manoeuvre. sentait possible des éclatements prochains, fissures, brisements, séparation, gonflements. comme rapace quelque chose bataillait. quelque chose se dépensait sans qu'elle pût arrêter le flux de la perte. la nommer peut-être violence. elle se demandait si un ange. un oiseau. un arbre. une fleur. un quidam. mais il lui semblait que rien ni personne. la faudraie poussait alentour et chantait ses impératifs de tenir.


la veille on avait ramassé les cerises, bigarreaux et montmorency. les enfants couraient parmi les paniers, jambes nues, c'était l'été. pas s'étonner qu'il y en eut pour disposer rouge pendentifs aux oreilles. voisins et amis venus là aider à la cueillette grimpaient aux échelles. sur une table, à disposition, carafes d'eau fraîche avec feuille de menthe, et ratafia de bourgogne. on l'avait rapporté la semaine précédente de chez un viticulteur, près de l'isle-sur-serein. on s'était aussi arrêté à irancy; les bouteilles qu'on y avait achetées, on les servirait le soir avec une viande rôtie et des pommes de terre. le rouge quittait progressivement sa position haute et bientôt les fruits avaient quitté leurs arbres. le monde au sol était tout en couleur pourpre. on entendit soudain un bruit inhabituel. comme un vrombissement léger et ample à la fois. comme un nuage gris flotta au-dessus du verger. cela fit peur à certains. d'autres semblaient plus calmes. celui qui proposa 807 comme nombre d'individus dans ce nuage fit rire l'apiculteur.

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