lundi 26 août 2013

807 ter(re)


               Il avait lancé un appel qu'il ne suivait pas lui-même, préférant rester cloitré chez lui, volets fermés, dans la peur de la foule qui par millions n'avait pas manqué de sortir dans les rues et d'écrire sur les murs des 807, de relever des 807 dans des vitrines, de photographier des 807 sur les gens, les animaux, les voitures, les bus, les trains, d'arracher des 807 à ceux qui en portaient au cou, aux oreilles, aux joues, à même la peau, 807 tatoués qu'il fallait bien arracher à vif.


             Un jour, des mois plus tard, un petit matin calme et désert, alors que tous les autres dormaient, abattus par leur quête incessante du nombre, il sortit enfin de sa retraite et pu constater l'étendue du carnage à quelques traces qu'il releva dans la poussière.  





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