Il exhume ses 807 vies. Sa biographie éclaire le monde.
Il est le fils aîné d’une immigrée italienne déprimée et bavarde. Son père, un taiseux angoissé abandonné très tôt au guichet de l’Assistance est fils putatif d’un baron français marchand de houblon. Fils indigne, il découvre les mots qui le sauvent de ses peines et de ses maux. Il s’y noie. Devenu un conteur prodigieux, il égaye de son verbe déluré la banlieue où il vit. Mais il fait trop souvent la guerre, dans sa tête. Volontaire ! Décoré, bardé de croix, blessé grièvement sur le front de l’Amour, il rédige ses mémoires, enterre ses amis. Il songe à l'Autriche, à ses plumes. Il cherche un travail dans les maisons de santé. La sienne décline. Il devient journaliste par désespoir.
Lassé, il part à Avignon, visite son palais, y rencontre le pape et sa mule, théorise avec eux la confusion des races, le mélange des cultures. Il aime les odeurs de la ville, sa douceur, sa languide intensité, ses propres attitudes magnifiques devant les remparts. Il se voit porté par le vent mieux qu’un étendard. Il irait aux quatre coins du monde s’imprimer dans chaque tête d’homme. Il vivrait un siècle chaque fois. Au fond, il aurait aimé se sentir chez lui partout, y compris dans sa peau.
Il est le fils aîné d’une immigrée italienne déprimée et bavarde. Son père, un taiseux angoissé abandonné très tôt au guichet de l’Assistance est fils putatif d’un baron français marchand de houblon. Fils indigne, il découvre les mots qui le sauvent de ses peines et de ses maux. Il s’y noie. Devenu un conteur prodigieux, il égaye de son verbe déluré la banlieue où il vit. Mais il fait trop souvent la guerre, dans sa tête. Volontaire ! Décoré, bardé de croix, blessé grièvement sur le front de l’Amour, il rédige ses mémoires, enterre ses amis. Il songe à l'Autriche, à ses plumes. Il cherche un travail dans les maisons de santé. La sienne décline. Il devient journaliste par désespoir.
Lassé, il part à Avignon, visite son palais, y rencontre le pape et sa mule, théorise avec eux la confusion des races, le mélange des cultures. Il aime les odeurs de la ville, sa douceur, sa languide intensité, ses propres attitudes magnifiques devant les remparts. Il se voit porté par le vent mieux qu’un étendard. Il irait aux quatre coins du monde s’imprimer dans chaque tête d’homme. Il vivrait un siècle chaque fois. Au fond, il aurait aimé se sentir chez lui partout, y compris dans sa peau.
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