L’horizon chargé quand j’arrive à la cabane. Mon regard vrille sur son cou en angle droit, corolle violette sur la cassure, une tache de sang séché profonde, un trou. Bec à terre sur le parquet, ses plumes un camaïeu sombre. Une chaleur de plomb m’étreint, impact nauséeux dans l’estomac. La soif qui ravine, regard crispé sur la tache, douloureuse. À côté, d’autres perdrix, des faisans, pigeons, palombes rangées par espèces. Du gibier. 807 oiseaux morts. Je les revois déployés, fendant l’air au-dessus des marais, battre de l’aile aux détonations des fusils. Les chiens qui détalent aux cris de leurs maîtres pour ramener les proies serrées dans la gueule. Et maintenant, l’heure du partage. Ils sont là, en cercle, soldats de plomb. Un mètre quatre-vingts au moins, deux têtes de plus que moi.
Ils discutent, qui veut quoi, des arrangements. La soif encore, et toujours cette tache, chair violetée, dégoulinante. Un ciel violacé à mes yeux, compact, un écran de fureur qui envahit tout. En finir... Leur voler dans les plumes, leur mettre du plomb dans la tête, les éclater, tous. Mon ventre brûle, un liquide chaud coule le long de mes jambes. Leurs rires moqueurs.
Doigts engourdis sur le métal froid des fusils. Canon à l’horizontal, le claquement sec de l’arme refermée. Je vise dans le tas. Chaque coup porte une décharge nerveuse le long de ma colonne. Ils tombent comme des mouches. Les voir enfin là, terrassés, leurs yeux, des cigares éteints.
Ils discutent, qui veut quoi, des arrangements. La soif encore, et toujours cette tache, chair violetée, dégoulinante. Un ciel violacé à mes yeux, compact, un écran de fureur qui envahit tout. En finir... Leur voler dans les plumes, leur mettre du plomb dans la tête, les éclater, tous. Mon ventre brûle, un liquide chaud coule le long de mes jambes. Leurs rires moqueurs.
Doigts engourdis sur le métal froid des fusils. Canon à l’horizontal, le claquement sec de l’arme refermée. Je vise dans le tas. Chaque coup porte une décharge nerveuse le long de ma colonne. Ils tombent comme des mouches. Les voir enfin là, terrassés, leurs yeux, des cigares éteints.
Joli coup !
RépondreSupprimerTrès beau texte. Merci Myriam !