Dans ce café où j'ai mes habitudes, soudain entre, pull-over marine, jean blue et Converse blanches : Alexandre Jardin. Je l'entends débattre, avec un homme qu'un pilier de bar (en bois) me cache, de trajectoires amoureuses. J'invoque 807 fois mentalement le nom d'Éric Chevillard et rien ne se passe. J'invoque 807 fois en murmurant (certes un peu fort) le nom d'Éric Chevillard et voilà que le bougre tourne à peine la tête vers moi, en me souriant d'un air à la fois étonné et navré. Je sors un de mes 807 exemplaires de Dino Egger et m'avance à pas glissés et par surprise frappe à toutes forces et 807 fois la tête de cet inconvenant !
Me rendant compte, haletant, tremblant, bavant que j'y suis allé un peu fort, je daigne accompagner le mourant aux urgences : après tout, ce n'est pas parce qu'il gâche du papier qu'il n'a pas droit à un filet de respiration. Après deux changements de bus (quelle circulation !) nous arrivons sans espoir à l'hôpital, j'extirpe alors de la masse sanguinolente son portefeuille en daim pour y chercher la désormais bien ironique Carte Vitale, et c'est à mon tour de m'évanouir quand je lis l'état civil du râlant râleur que j'ai sous le pied : Chevillard Éric.
Too bad!
RépondreSupprimerEn même temps, on abat bien les chevaux....
Quel désastre eggerien !
RépondreSupprimerEn hommage au regretté disparu initiateur, on dénombrera désormais 806 petits riens seulement.
RépondreSupprimerTelles 806 voitures monospaces de marque Peugeot, un jour de marché à Saint Nom la Bretêche!
Je suis sûr qu'il aurait apprécié que l'on honore ainsi son humilité légendaire : un petit brin d'herbe en moins dans le vaste champ de la littérature contemporaine...
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