mercredi 8 février 2012

Qu’on en finisse !

Dehors, ils étaient partout, mobilier humain pourrissant à même le sol, image nécessaire d’un avenir promis à ceux qu’on maintenait en survie pour assurer les tâches quotidiennes, certains dotés d’uniformes, nourris et entraînés au carnage.


Mélancolique, il se fit couler un bain de lait d’ânesse dans une baignoire de porphyre, admirant son reflet repu dans l’or des robinets. Il s’était passé trop de temps depuis que le Consortium avait déclenché le Plan. Bien sûr, en Afrique et en Asie les choses allaient bon train ; les virus et la famine s’alliaient à la guerre pour hâter le programme mais ailleurs, la Démocrasse décevait. Si la pauvreté reculait – les pauvres n’ayant même plus la force de se reproduire – ceux qui avaient encore les moyens de se nourrir crevaient trop lentement. Le froid et la faim en avait tué seulement 807 cet hiver. À ce compte-là, on n’en avait pas fini avant des siècles. L’alimentation percluse de chimie, les radiations et les catastrophes nucléaires, la pollution de l’air et des nappes phréatiques, la répression armée, l’impossibilité matérielle de se soigner étaient des moyens d’actions désuets. L’époque n’était plus aux tergiversations. Il devait trouver une solution radicale qui lui permettrait de sortir de son bunker.

3 commentaires:

  1. On savait bien que notre grande civilisation était promise à un bel avenir...

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  2. Terrifiant! Bon alors, il avance ce roman SF ou bien il va encore falloir le réclamer 807 fois?

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  3. Encore 807 chapitres et les corrections. Fini dans 807 mois. Peut-être...

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