dimanche 19 février 2012

Routine

Il lui fallut 407 jours de matins blafards et 400 nuits pas forcément badines pour prendre conscience qu'elle était seule. Désespérement seule. Et ne voulant pas jouir plus longtemps en communauté de biens réduite aux aguets des sens, elle souhaita tout à coup mourir dans la nuit.


Le baiser froid du petit jour la surprit étendue sur le lit vert de sa pelouse, pâle et nue. Elle n’avait pas même pris la peine d’enfiler un pyjama. Qu’importe ! Sa narine ne frémissait plus : elle s’était sifflé cul sec un litre de vodka.

5 commentaires:

  1. Vaut mieux se suicider au gros rouge ! On fait durer le plaisir !

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  2. J'en ai même connu des qui ont essayé l'eau chaude... Mauvais plan. Bien d'accord avec vous ! Moizossi je préfère le rouge... mais à condition qu'il fût bon... tout simplement !

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  3. Pinard... ou eau chaude pour une mort lente : yes ! Mais entre 12° cru bourgeois tant qu'à faire... et 37° au rectum ! Plus c'est le palu !!!

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  4. Vouloir trinquer avec la mort pour briser la solitude ne transforme jamais le breuvage en eau-de-vie... mais bon,il arrive que Lastrega nous mène en bateau... ivre?

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  5. Saperlipaupiette ! s’était exclamé en apprenant l’affreuse nouvelle le patron de la boucherie « Au bon cholesterel », un natif de Grasse et qui venait de perdre du coup une bonne cliente. Sûr qu’en ayant contracté un mariage maritimonial, cette histoire ne pouvait se terminer qu’en eau de boudin ! avait renchéri un client. Croyait plus en sa bonne étoile de mer, souffrait de neurastérie avait dit le marchand de poisson, une espèce de crétin des Alpes complètement Abruzzti ; qui lui aussi avait perdu une bonne cliente et qui aimait à déclamer entre deux morues des maquereaustiches de sa composition ; car l’était poète à ses heures ce gueux et commençait toujours ses vers en queue de manchois (petit poisson de mer sans bras). Mais heureusement que le jour de la mise en terre s’en trouva un poète, un vrai de chez Arthur, qui dédia à la femme morte dans le frais gazon, deux quatrains dans le désordre de son long poème (faut pas déconner quand même parce que 25 d’affilés eussent pu paraître suspects) :

    « Mais vrai, j’ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
    Toute lune est atroce et tout soleil amer :
    L’âcre amour m’a gonflé de torpeurs enivrantes.
    Ô que ma quille éclate ! Ô que j’aille à la mer !

    Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
    Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
    Ni traverser l’orgueil des drapeaux et des flammes,
    Ni nager sous les yeux horribles des pontons. »

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