lundi 7 janvier 2013

Contre-histoire de la philosophie de Chevillard




                   J’ai envie de répondre à Monsieur Chevillard qu’il était tard, ou tôt ce matin-là, quand j’ai lu son histoire de spécieux nénuphar, métaphore aquatique de la poêle à frire. Oui ! Car c’est bien cet objet de culte culinaire (hérésie d’Apollinaire !) qui est devenu le fruit défendu de nos vues antagonistes. J’ois déjà dans le sous-bois, sous une brise matutinale, un camp de lutins qui se poêlent !



                 Mais revenons à nos mouchons (petites mouches ou petits moineaux régionaux, à vous de choisir ?) ! J’ose rappeler à Monsieur Chevillard que les poêles à frire vont toujours par paire, comme les jumelles (charmantes têtes blondes, aux allures d’elfes, filles de mes voisins, qui aiment regarder au loin…). De plus, elles (les poêles bien sûr !) n’ont jamais rien frit sur leur peau antiadhésive ni même fricassé des fongus, et encore moins fricoté avec le premier venu. Non ! Les poêles, comme les pansements hypoallergéniques, sont stériles (elles ne se reproduiront pas ! Hélas, trois fois hélas ! lance Ménélas !) et à usage unique. Lors de grandes traversées transsibériennes (par bateau à voile ou avion de ligne), il est recommandé de saisir chaque poêle par la queue (un peu comme une souris verte qui courait dans l’herbe…) afin de les déposer sur chacun des deux yeux d’un humain normalement constitué. Ainsi, on obtient, à peu de frais, un magnifique masque de voyage pour profiter d'un repos bien mérité jusqu’à l’arrivée en gare de Vladivostok.



                Maintenant, il me semble inutile de chercher les 807 poils sur les œufs ou de se crêper le chignon. La poêle est au sommeil ce que représente l’huile pour le bronzage, la plus efficace des protections contre les piqures du soleil.

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