mercredi 9 janvier 2013

Trois morceaux d’une photo coupée en deux




J’ai passé l’après-midi dans sa chambre et j’ai trouvé, couché sous la commode, un coffret noir dans lequel il range des photos qui, me semble-t-il, ne nous appartiennent pas.



De toute façon, il est désormais impossible pour lui de fixer un nom sur le sépia, le processus de faillite ne s’impose aucune fin. Il roule. Ses photos je les aime plus que les autres car ce sont celles des gens qui disparaissent, perdus dans sa mémoire qui a fini par s’écraser sur la moquette. 



Sur les 807 photos, trois sont annotées au dos, d’une écriture qui commence à s’effacer et dont je n’ai rien pu déchiffrer. J’en ai volé une, celle d’une une femme sur une plage immense, placée tellement loin de l’objectif que son corps ne forme qu’un minuscule point au centre de la photo. Je ne savais pas où la cacher alors je l’ai coupée en deux. Puis je l’ai glissée sous mon oreiller.

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