jeudi 10 janvier 2013

maman

                        
                      Sa mère ne veut pas qu’elle fasse petite femme. Pas femme modèle réduit. Pas femme. C’est une petite fille et elle doit paraitre ce qu’elle est. Onze ans. Ses copines ont des dentelles, du vernis à ongles, des colliers. Il aurait fallut avoir une autre mère. Sa famille part à Venise. La première fois qu’ils vont en Italie, le pays des gants, des chaussures, du cuir, des sacs.


                  À Venise sa mère lui offre son premier sac, en forme de petit sac de dam. Il se porte avec une hanse. Il est blanc, brillant, beau, 807 grammes de perfection . Elle le prend sans résistance. On ne peut pas mettre grand chose dedans. Il se ferme avec une pression qui fait Clic. Sa deuxième soeur a le même. En panoplie élégante elles ont reçu aussi des chapeaux, des gants doux. Il fait chaud. Elle se balade avec son petit sac sous le bras.


                  Elle ne fait pas petite femme. Elle ne fait plus petite fille. Que fait-elle ? Elle évite de s’attarder sur cette question, si elle y pense trop, elle s’effondre. Elle ne se comprend même pas elle même. Alors comprendre une femme, sa mère, comprendre les autres...

3 commentaires:

  1. Au fond de ce sac de 807 g peut-être trouverait-elle un indice, une pièce sur son identité ?

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  2. on se demande mais on a pas finit de chercher

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  3. Jolie variation sur l'éternel féminin! Le texte bien écrit captive. La lisière de la préadolescence. Que veut dire être femme pour la petite fille? Mystère ! Pas de recettes, à réinventer , toujours...

    Marie-Brigitte RUEL

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