mercredi 25 septembre 2013

Étrange ligne. Et bus brésilien .



(En écho à « 2013 mai le 24, à Recife, Brésil »)

Rouge brasier,
Rouge baiser,
Sous le feu
Du macadam
Des coups de frein,
Son âme se maquille
Dans la vitre,
Brunie par le soleil,
D’un bus roulant
Sur une grande artère ;
 Veines du voyage,
Sang pur de l’exil,
Imaginons que la scène
Se passe au Brésil…


« Recife » : esquif,
Esquisse d’un kif
Irréel ou le « je »
Se noie —
Boule de soi, de soif
Et teint de suif —
Dans un bain
De canne à sucre,
  De vendeurs à la sauvette,
De prêcheurs du dimanche
Et de poètes, à la peau hâlée
Par le sommeil brésilien,
Qui s’éventent avec un papyrus.
Imaginons que nous dénouons
Les liens qui unissent le réel
À la nature du rêve.
Il nous suffira
De l’écrire, de décrire
Les chevauchements de la chaussée,
Les 807 faits et les gestes présents,
Le saut quantique,
Ces 808 secondes somnambuliques
Sur le fil d’une odyssée solitaire
Suspendue à la ligne
De bus.


Dos-d’âne et trous béants,
Peau crevassée
D'un bitume torturé
Par une étrange touffeur,
La poésie
Se fait mue
Et serpente sur le dos nu
De l’asphalte où poussent
Palmiers, lauriers rouges,
Bananiers et buissons aux fleurs d’oranger.
Le végétal explose les pupilles,
Embaume les chambres à air 
Et parfois, il crève les roues libres
De l’autobus.
Chemins d’axes et de croix,
Changement de position,
Kâma-Sûtra du désir
Sur l’asphalte, la sueur et la chaleur
Perlent sur les hanches nues de l’imaginaire.
De « Recife » à « Rio »,
Le chemin est encore loin,
Comme étrangé à toute vérité.


Déjà,
Le Cristo Rei nous tend les bras
Pour soigner les plaies

Du voyage.

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