Je suis morte le 25 août 2025, un soir d’été torride et tropical.
L’asphalte fond et laisse de grandes traînées noires derrière les pas des Parisiens qui tentent de fuir, asphyxiés par le nuage de poussière moite qui enserre la capitale. Le bleu du ciel disparaît derrière une pluie fine et grise qui tombe dru. Mes jambes paralysées, la peur au ventre, je regarde la foule hurler d’un seul cri et courir sans plus savoir où aller. Les grilles encerclent les quatre bouches de métro de la place Denfert, des mains s’agrippent pour les escalader. Les haut-parleurs s’emballent pour faire dégager ceux qui, comme moi, n’ont pas cru à temps qu’il fallait descendre dans le métro pour se protéger. L’air vicié et chaud me prend à la gorge et assèche ma bouche. Je marche en direction du parc, en sachant que je ne l’atteindrai pas, tant mon corps est déjà lourd et paralysé par le nuage radioactif qui s’est développé à l’explosion de la centrale. Je tombe.
Un filet d’eau coule dans le caniveau. Je me mets à ramper, tandis que je sens déjà le poids des 807 pas précipités passer sur moi et m’écraser de tous leurs corps.
L’asphalte fond et laisse de grandes traînées noires derrière les pas des Parisiens qui tentent de fuir, asphyxiés par le nuage de poussière moite qui enserre la capitale. Le bleu du ciel disparaît derrière une pluie fine et grise qui tombe dru. Mes jambes paralysées, la peur au ventre, je regarde la foule hurler d’un seul cri et courir sans plus savoir où aller. Les grilles encerclent les quatre bouches de métro de la place Denfert, des mains s’agrippent pour les escalader. Les haut-parleurs s’emballent pour faire dégager ceux qui, comme moi, n’ont pas cru à temps qu’il fallait descendre dans le métro pour se protéger. L’air vicié et chaud me prend à la gorge et assèche ma bouche. Je marche en direction du parc, en sachant que je ne l’atteindrai pas, tant mon corps est déjà lourd et paralysé par le nuage radioactif qui s’est développé à l’explosion de la centrale. Je tombe.
Un filet d’eau coule dans le caniveau. Je me mets à ramper, tandis que je sens déjà le poids des 807 pas précipités passer sur moi et m’écraser de tous leurs corps.
Radieusement noir !
RépondreSupprimerse font superbement tragiques les 807 ce jour
RépondreSupprimerTerrible et bien raconté ce 807 apocalyptique!
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