dimanche 2 octobre 2011

La coupe est vaine

Heureusement, cette fois, rien n'arrive qui mérite sacrifice aux dieux. Tu restes toujours autant toi. Le même. Bouffi pareil, bêtement humain. Je voudrais boire la potion de la femme quand tu donnes un coup dans le plateau qui valdingue. Elle grimace. Je la déteste, je la hais, elle vaut moins que ces porcs qui se vautrent à ses pieds. Ne pas rester ici une seconde de plus immobile, échapper à ses charmes. Tout se referme dans ma tête. Je me propulse sur elle pour la massacrer : Fais revenir mes potes, sinon je te transforme en chair à pâté ! Tu essayes de me maîtriser. Bang ! Sur ma tête, quelque chose explose. Pas le temps d'avoir mal. Quand je me réveille, cette traîtresse et toi êtes enlacés, vous avez sûrement frotté le lard ensemble. Les pourceaux ont disparu, mes amis sont revenus, sauf un cochon, le casse-couille de service qui grouine : Qui t'a dit qu'une forme est plus belle qu'une autre ? Ou bien homme ou bien porc, ou survivre dans la fange ou la lutte à mort, entre les deux, il n’y a rien. 14 étreintes, 204 embrassades, 385 tapes dans le dos et 204 congratulations, j'ai compté chacune de nos 807 accolades. Disposés en pyramides, rôtis et gibiers nous attendent sur de grandes tables. Cette île n'est qu'une luxueuse porcherie. Cette étape de notre périple nous a rempli la panse, mais bombance chaque jour, ça me gave. Y a toujours la canne à pêche comme passe-temps, balancer l'hameçon dans les vagues, attendre sans moufeter le soir et peut-être un rayon rose. Quand on l'apercevrait, il créerait un élan tel qu'il libérerait le monde de sa gangue de glace.



Musique (c) Franck Garot

1 commentaire:

  1. "Quand oirrons nous au matin les aubades de divers luths mariez à la vois?
    Et les cornets, fifres, haubois, tabourins, espinettes ...."" RONSARD

    Régistre épique + sérén/ad/ité + images du quotidien = Allégorie audacieuse...mais pour moi, ça marche... et fort ! Bravo et merci.

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