jeudi 19 janvier 2012

Zone éphémère

La zone, ceinturée de barbelés où des miradors tiennent la garde. Elle choisit d’y pénétrer en suivant les couloirs souterrains du métro désaffecté quand un jappement retentit sur la gauche, plus temps de tergiverser, courir, droit devant, poumons brûlants, rejoindre le blockhaus, un bond, grimper sur l'escalier métallique en sentant derrière les crocs se rapprocher des chevilles. Elle claque la porte en fer du premier hangar, sent le corps du chien projeté contre le métal et ses aboiements à la mort redoublent. Elle reprend son souffle et sort de sa poche la clé. Celle qui va lui rendre son passé et libérer le futur de plus d'un, la clé du coffre Pandore aperçu au fond du hall, la clé qu'elle doit actionner en composant le code que Bogdan lui a soufflé avant de la laisser partir vers sa seconde mission : l'élimination de l'agent REZE (Réseau Éliminateur Zone Est). Elle enfonce la clé dans la serrure, s'apprête à taper le code sur le boîtier quand une masse compacte la heurte violemment, la laissant à terre sans connaissance. Gouffre de la mémoire, trou noir sans temps dont elle émerge avec assourdissant mal de tête, souffrance dans les côtes à chaque respiration, et devant au réveil l'homme dont on avait perdu la trace, l'agent REZE, dont le rire résonne un bref instant entre les synapses de son cerveau. À peine le temps de revenir à la surface de sa conscience qu'une giclée de tir illumine la pièce et terrasse l'agent REZE ; l'arme de Bogdan pointe dans sa direction.


807 respirations avant de passer l'arme à gauche, le temps de voir Bogdan reprendre l'éprouvette, sa silhouette qui se dissout dans un rideau écarlate ; le temps aussi de voir toutes les secondes de sa vie défiler à l'envers...

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