mercredi 11 janvier 2012

Entendre

Tiens, la chaudasse du 805a, va falloir qu'on partage l'ascenseur. Ah, elle cache bien son jeu avec son look de vieille fille. Mais elle aime ça, la garce : quand elle se fait tringler, tout l'immeuble en profite car les murs sont minces, les couloirs résonnants. On ne voit jamais les mecs, elle doit les ramener de bars glauques. Elle est pas vilaine pourtant, elle pourrait trouver mieux. Les rares fois où je la croise, jamais elle ne répond à mes bonjours, elle me lance un sourire de pimbêche et elle baisse la tête, je suis pas assez bien pour elle, c'est ça ? Pour qui elle se prend cette morue ?


Ciel, Monsieur David ! Mon Dieu, je ne vais pas pouvoir prendre l'ascenseur avec lui ! Et il me prendrait pour une folle si je descendais les huit étages par l'escalier. Respire, Mathilde, respire. Il ne faut pas que je défaille... son regard me happe... cette douceur dans ses yeux ! Depuis son arrivée au 807b, je ne cesse de penser à lui, il hante mes nuits dans des rêves indécents, dont j'émerge en sueur, fiévreuse, palpitante, honteuse. J'aimerais bien... enfin... qu'il m'invite à boire un verre, je suis certaine qu'on pourrait s'entendre. Il doit me trouver trop banale, trop timide, limite coincée. Il faudrait que je fasse le premier pas... Mais comment ? Je rougis rien que d'y penser. Et accepterait-il... moi qui ne suis qu'une pauvre sourde.

2 commentaires:

  1. Il sourd comme une frustration muette dans ce texte où gémit le désir à bas bruit...

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  2. Je pourrais commencer par un petit mot ; glissé comme ça sous sa porte : "Lorsque vos yeux me parlent, c'est mon coeur qui vous écoute..."

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