dimanche 25 mars 2012

Fatalité

Le matin du quatrième jour, c’est sans politesse aucune que j’annonçai à l’ex-artiste que je prenais congé. Il cracha par terre. J'allumai sa cafetière entartrée et marronnasse, qui avait dû servir 807 fois depuis son dernier lavage, dans l'espoir d'obtenir un café aussi fort que possible, et lui demandai s'il voulait comme moi une bonne tasse qui réveille. Il cracha à nouveau. Je claquai la porte et posai ma valise au milieu de la route principale, afin que le car quotidien ne me ratât pas : il n’était pas question de rester ici une seconde de trop, qui se transformerait, dans la poussière du car passé sans s’arrêter, en un jour de trop. En revenant pour avaler mon café et récupérer mon magnéto (lancé par habitude), je vis Robert A. Bourrik étendu sur le sol, inconscient. Bof. Je pris mon matériel, descendis le jus infect en grimaçant et sortis de l’épicerie, sans doute pour toujours.


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