mardi 6 mars 2012

Home, sweet home

Il se recula, frottant contre son jean son pouce et son index droits bruissants, (c’était normal, il s’en effritait une poudre blanche et collante). Il hocha la tête avec satisfaction. Bien sûr, il y avait mis la matinée du dimanche, bien sûr le montage occupait toutes les tables de la maison, toutes les surfaces planes disponibles, plans de travail, tablettes de radiateur, chaises, rebords de baignoire y compris la moitié du parquet dans le salon et les trois quarts du canapé (il s’était laissé la place d’une fesse pour regarder la télé, quand même). Pourtant, ça valait le coup. Les petits cubes brillaient, leurs pyramides appliquées et naïves bien centrées devant chaque aliment. Il tapota sa ceinture trop serrée, mais il se sentit moins minable, moins coupable, déjà presque moins obèse que d’habitude. Il avait fait le premier pas, celui qui coûte. La désucrisation était en cours.


5 commentaires:

  1. Il n'avait plus qu'à se dessaler.

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  2. Moi, quand je crève de faim, je sucre les fraises, je deviens de mauvaise humeur et je flingue tout ce qui bouge. Là, ça va, mais faudrait pas que ça dure trop longtemps.
    Et pourtant, Magali, ça serait bien que ça dure plus longtemps: tu tiens le début d'une nouvelle qui pourrait être décalée à souhait, genre "l'Amateur d'Escargots" de Patricia Hyghsmith qu'il convient plus que jamais d'évoquer aujourd'hui en ce jour dédié à la femme (me dit-on). Bref, imagine le reste et attaque la suite.

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  3. Impossible, La Belge. Je n'écris plus au de-là de l'espace accordé par 807. Ma déPatriciaHighsmithation est en cours.(je devrais écrire "en court") Je vais finir sur Twitter, si ça continue, d'ailleurs.

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