lundi 6 décembre 2010

#270 – Complément à l'œuvre de Jean Prod'hom

(retrouvez l'œuvre de Jean Prod'hom ici)
Yamamoto Kidémahapa se détacha à regret de l'amas de corps nus et contempla la petite douzaine de 69 exquis qu'ils traçaient sur la moquette. Quelques visages d'éphèbes aux yeux chirurgicalement débridés se retournèrent vers lui. Une bouche lascive se haussa jusqu'à son entrejambe, des mains se posèrent sur ses fesses, des sexes se proposèrent, mais il les écarta gentiment. Il était l'heure.


Un million de personnes habitaient le complexe, mais à quatre heures du matin, les couloirs étaient heureusement déserts. L'ascenseur arriva, avec un murmure feutré de limousine. Il demanda le dernier étage et se laissa tomber sur le sofa. Une tablette sortit de la paroi à sa droite, porteuse d'un espresso sucré exactement à son goût et de son croissant préféré, sésame, miel et amandes. Il en était à la serviette chaude quand la douce voix synthétique susurra : « Vous arrivez au 807e étage, Yamamoto Kidémahapa san, excellente journée, bon conseil d'administration ».


Les oiseaux de mer tournoyaient au dessus de l'aire de départ des parachutes. Il s'envola avec eux. Contrairement à tes prévisions, ami lecteur, sa Suzuki démarra à la première pression du kick. Ne pas toujours croire à l'onomastique.

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