jeudi 18 mars 2010

#58 – Un concours, deux circonstances

C’était la répétition qui en venait, feu à feu, à bout. Au début, tenir une ou deux pages s’était révélé suffisant, et facile. Doubler, tripler cela n’avait pas été si difficile. Faire plus, toujours plus, recommencer encore, n’avait pas été une partie de plaisir et ensuite, continuer, c’était ça l’impossible, nécessaire, pourtant, pas à pas, à la fois réalisé et manqué.


Il n’avait pour cible que le nombre entre parenthèses qui suivait le nom de « Jean Prod’hom ». Qui était-il, dans la marge du site, chaque jour ouvrable (et même les autres), qui était-il cet homme à l’apostrophe, cet homme portant le nom d’homme ? Pseudonyme ? Invention oulipienne ? Production algorithmique ? Quoi qu’il en fût, le chiffre augmentait, jusqu’où ? Peut-être 807, ce synonyme d’infini vertical et du néant de cette course vers, de cet escalier sans fin qu’il faut monter, synonyme du destin, forcément brisé, anguleux et impair ; cet escalier, c’est en tombant-roulant qu’il le dévala à l’envers.


En jouer à l’escalade était ce qui semblait faire tenir ce monde debout.

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