lundi 22 mars 2010

#62 – La faute à...

Son écriture ronde et maladroite couvrait le papier à lignes de son cahier. Il en était bien à 807 pages. À vrai dire, il n'avait pas compté. Il écrivait simplement. Sans se poser de questions. Après tout, c'était le jeu, il l'avait bien cherché. Il leva le nez.


Elle se tourna vers lui, l'œil sévère et il replongea dans son écriture, concentré sur les pleins et les déliés. Évidemment, il soupira. Une 808e fois quand il passa à la feuille suivante. Les autres étaient partis depuis bien longtemps. Le soleil déclinait et il était là, rivé à son bureau, à recopier des mots qui lui semblaient sans suite à force d'être répétés.


Sur le chemin de la maison, un petit garçon pleurait, les genoux écorchés. La faute à Voltaire. Sale garnement qui lui avait une fois de plus lié ensemble ses lacets. Une gamelle s'en était suivie. La punition n'avait pas tardé. Et Voltaire passa à la 809e feuille, dans un soupir fataliste.

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