lundi 2 mai 2011

Champs libres

Quand cette prairie tranquille se réveille, quand quelques marmottes font le gué, quand leurs museaux se dressent, humant la fraîcheur matinale, une vache tachetée continue de brouter avec la régularité d’une horloge bien remontée, tout comme le troupeau entouré de mouches si lymphatiques qu’on ne perçoit qu'un long silence.


Quand cette salle idéale de Montmartre s'éteint, quand surgissent en contre-jour quelques silhouettes sans visages, quand à la première déflagration sonore, rêche comme une pénitence, le chanteur balance sa tête dans l'air comme s'il se la fracassait suspendue, 807 particules si vibrantes qu'on ne sait déjà plus ce qui vient de se passer.

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