Hier je me suis installée dans le jardin près du puits avec le dernier livre d'Éric Chevillard, que je n’avais pas encore lu. Hissant cette maudite barrique qui sert de seau et pèse son quintal, je me suis fait la réflexion que quand on aime, on ne compte pas ses efforts. Mais enfin, la corde est si difficile à tirer que je suis seule à boire ici – et disposer d’un puits sans s’étriper avec ses voisins à se demander qui est prioritaire pour arroser, c’est un luxe. Je me suis enfin allongée dans la chaise longue, un verre d’eau fraîche à portée de main. Et tout de suite, je me suis perdue dans ces pages admirables et indénombrables, fascinée par la puissance éternelle des aphorismes paysagistes.
Je gardais pourtant un œil sur le puits, protecteur de la prairie, m’inquiétant un peu de son niveau d’eau : en aurait-il assez pour l’été ? Lui, sans s’étonner de ma vigilance, ouvrait sa gueule vers un ciel se couvrant de nuages. J’en fus rassurée : pas d’inquiétude pour l’herbe du jardin. Comme Chevillard lui-même aurait pu le dire : la pluie s’en sait tutrice. Pour le livre, bien sûr, c’était plus embêtant.
5 d'un coup!
RépondreSupprimerBravo, Sylvie.
Zut 6! Plus encore, sans doute, peut-être même 807?
RépondreSupprimerGRAGHT dit fort justement le code à taper...