Pas trop tôt pour qu’une maison d’éditions française se décide à publier une traduction de La musique des chicanes et de La musique des deuils, autobiographie en deux volumes écrite par Johny Shine himself. Autant vous prévenir tout de suite, âmes sensibles et esprits rationnels s’abstenir ! Jamais sans doute le sex, drugs and rock’n’roll n’aura été mieux illustré, renvoyant à leurs jeux de cour d’école les prétendues frasques destroy des Stones, Led Zep et autres dinosaures tout autant consacrés qu’exécrés par votre serviteur... Comme il l’explique dans sa préface (à elle seule un véritable morceau d’anthologie !), le fennec psyché d’Austin s’est lancé dans le récit de sa vie pour ne pas crever, pas plus pas moins, à une époque où il l’a chanté à plusieurs reprises, ses démons le titillaient sévère !... Réfugié dans une chambre d’hôtel de Tijuana après une prise massive d’acide, il aurait rédigé l’ensemble en seulement 72 heures d’écriture non-stop sur une vieille machine à écrire Underwood que lui aurait offert James Ellroy, et ce après une cuite magistrale dans un bar miteux d’Ellis Island : Picoler avec ce gars-là, c’était apprendre à écrire... Il t’envoyait des ondes par paquets énormes, et chaque fois ça disait le même bondieu de truc : c’est les mots qui feront que tu resteras en vie… Seulement, c’est à toi d’apprendre comment faire avec eux... à toi seul !... Ce récit d’une vie tout autant fantasmée que déchirée se présente sous la forme d’un flux verbal délirant où s’entrechoquent allégrement souvenirs traumatiques et visions déjantées : ils disent tout le temps qu’il faut pas brûler la chandelle par les deux bouts !... alors que c’est du dedans qu’elle crame, la vie... du dedans et pas d’ailleurs !... Sans aucun doute l’un des bouquins les plus marquants qui me soient jamais passés entre les mains...
La musique des chicanes (éditions alternatives, 384 pages, 45 euros) ; à paraître en octobre : La musique des deuils (éditions alternatives, 271 pages, 35 euros)
Pour avoir assisté au récent débat avec Ellroy à Toulouse,je me permets de mettre en doute le fait qu'il ait pu offrir quoi que ce soit à qui que ce soit, ce type n'a pas l'air de faire de cadeaux. :-))
RépondreSupprimerPour le reste, le compte est bon.
Magali, que la machine lui ait été offerte par Ellroy, c'est ce que prétend Shine. Vu les libertés qu'il prend par ailleurs avec la vérité de sa propre histoire, on peut aussi en douter...
RépondreSupprimerQu'on convoque cette Underwood!
RépondreSupprimerJe crois qu'il ne faut pas prendre les propos de Shine pour argent comptant. Vous verrez, Lou Dark, autre star de la musique, viendra nous dire sur les 807 ce qu'il en pense. M'est donné qu'ils se haïssent ces deux-là. Rendez-vous le 16 mai.
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