La rive goudronnée, on la longeait de jour comme de nuit. On ne se foulait plus trop pour la cadence. On avait des ampoules aux pieds et en tête une histoire de pont. On n'en faisait pas un plat, ça chauffait au-dessus du talon, on avait l'habitude du vif, faut dire que ça faisait un sacré bout de temps qu'on bouffait du kilomètre sans moufeter. Par moment, les Gps vérifiaient l'éloignement de l'amont ainsi que la position du pont qui se rapprochait un peu plus chaque matin. On se sentait brusquement plus léger. Derrière les remous verdâtres et marrons du fleuve, s'éleva un nuage de poussière.
Sur la rive sablonneuse, 807 autres remontaient à la source.
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