Dans le carnet du docteur Amidou, la mort d’un petit Malien : n° 807 qui n’a pu être sauvé, faute de moyens. Même pas le nom de l’enfant en face du terrible numéro. Comme s’il lui était pénible de l’écrire.
Aussi longtemps qu’il sera en vie, il y aura toujours une histoire qu’il ne connaissait pas. À chaque fois il pense avoir fait le tour et puis non, il y aura toujours quelqu’un pour venir lui raconter encore un autre drame, une autre horreur. Aujourd’hui, à l’heure du déjeuner, c’est sur la devanture du resto où il a l’habitude de prendre ses repas qu’il peut lire : « Fermé cause décès ». Le patron, c’était presque un ami. Trois mots pour résumer un drame. Trois mots griffonnés à la hâte pour une existence brutalement achevée. Et la vie qui continue. Ailleurs.
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