Déclinaisons d'un aphorisme d'Éric Chevillard. "804… 805… 806… j’avais très rigoureusement repris le compte des herbes de mon jardin en pliant celles-ci au fur et à mesure, cette fois, afin de ne pas me tromper, mais à la 807ème ortie, ma main enflée, engourdie de douleur, n’est seulement plus capable de bouger les doigts, j’abandonne."
mercredi 22 juin 2011
Nature
Impassibles plants de maïs 807 fois modifiés, vous qui soulevez le goudron de notre civilisation, voudriez-vous avoir l’obligeance de tout reprendre et de tout envahir ? Que rien de ce que nous sommes ne subsiste. Que nous ne restions pour vous qu’un mauvais souvenir. Un épais cauchemar noir de bitume : l’Homme. Que votre verdure recouvre notre sombre nature humaine. Que vous envahissiez tous les territoires que nous défigurons. Que vos épis dorés ne soient plus jamais moissonnés mais picorés par les oiseaux. Que leur chant mélodieux endorme l’Homme pour l’éternité verte.
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