vendredi 3 juin 2011

Working class hero

Ça a pas été long avant que je comprenne que le boulot et moi c'était foutu et pas qu'un peu. Parce que j'ai essayé de bosser comme monsieur tout-le-monde. Seulement j'ai bien vu que c'était pas possible. J'avais quoi, dans les 15/16 ans à l'époque, un môme !... Ma mère elle m'avait dit : « Johny, puisqu'à l'école y veulent plus de toi et que toi tu veux plus d'elle, il serait temps de penser à gagner ta croûte !... » Rapport qu'à la maison, des biffetons on en voyait pas passer tous les jours. Et pourtant tous les matins qu'elle prenait le bus de 8 h 07, la pauvre... mais pour gagner quoi avec ses ménages ?... Pour ça que j'ai été m'embaucher au bouiboui qu'était au coin de la rue. chez Frédo, ça s'appelait. Le restau le moins cher d'Austin, je crois bien !... À la plonge qu'il m'avait pris, le grand Fred. Seulement 2 jours, j'ai tenu. pas plus pas moins !... Rapport que l'après-midi du deuxième jour, j'étais allé me planquer dans la cour derrière le restau, histoire de m'en rouler un petit. Une espèce de pause qu'a duré un peu plus longtemps que j'avais prévu, quoi. Vu qu'à un moment c'est le bruit qui m'a tiré du coltar. Et j't'assure que ça fait bizarre de te réveiller à moitié stone avec un mec qu'est en train de vider un bac d'huile bouillante juste à côté de toi. À même pas un mètre que ça s'est joué que je me retrouve pas cramé à l'huile de friture ! N'empêche, dans le genre leçon, pour moi c'était clair : avec le manche de ma guitare désormais que je gagnerais ma vie, et pas autrement !...
Extrait de Johny Shine, La musique des chicanes (éditions irrégulières, 384 pages, 45 euros)


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