Il redresse le parasol, voilà, juste comme il faut, pour que l’ombre retombe bien au-delà de ses genoux repliés, attention au soleil mon papounet chéri, a-t-elle dit en l’embrassant suavement sur l’oreille, ce qui lui a donné le grand frisson, pas qu’il devienne pervers, mais parce qu’elle vient de se baigner pour la troisième fois et que la ficelle de son bikini saturée d’eau glacée lui dégouline dans le cou, mais non pas glacée, t’es dingue, je t’assure qu’elle est trop bonne quand on s’est habitué, tu viens, allez viens, pourquoi tu viens pas, pourquoi tu te baignes jamais, ben moi j’y retourne, Victor m’apprend le surf, et elle part avec un grand démarrage/dérapage en côte pédalé dans la choucroute de terre coagulée qui marque la place où hier elle a bâti puis démoli un château, il regarde ses petites plantes de pied toutes blanches au milieu de tout ce doré qui moulinent, essayant de rattraper les petites fesses rondes battues par le volant rose du bikini, des pustules de sable mouillé giclent vers lui, eh dis donc, fais un peu attention, minette, et il rabat contre sa poitrine son note-book pour le protéger, puis il remonte ses lunettes de soleil d’un cran sur son nez, la mer scintille là-bas bleu cobalt, la terre entière en caleçon à fleurs s'est rassemblée là-bas, saute et rit dans les vagues, il secoue le bidon de crème solaire HP 50 écran total pour en récupérer la dernière goutte, il fouille dans le panier, en trouve et en entame un autre, il soupire encore une fois, tu parles d’une idée de taré, d’une vie de frustration, emmener des gosses à la plage quand on est albinos.
Ping, dit gaiement le seul note-book de la plage qu’on n’a pas laissé tout seul au fond du sac. Ping, ping, ping, allez, fais pas la tête, 807 mails dans l’in-box.
je regarde d'autant plus volontiers voler les pustules de sable mouillé sur mon écran blanc que je suis, moi-même, condamnée à la polka ivoire du caché d'aspirine pour les prochaines vacances ! C'est fameux, fumeux, au feu les pompiers, je ne sais pas ce que tu fumes, mais ne change rien !
RépondreSupprimerY a d'la joie ! Bonjour, bonjour les hirondelles.... y a d'la joie !!
RépondreSupprimerDire qu'on encense la chaleur et le soleil et que pour certains, les vacances d'été sont un calvaire... Merci Magali !
RépondreSupprimerExcellent! Absurde et très drôle.
RépondreSupprimerDéjà qu'emmener des gosses à la plage c'est toute une sinécure alors là....
RépondreSupprimerTu t'es bien amusée là ? Ben moi aussi en te lisant