Ça fait un bon moment qu’on n’a plus vu le soleil, entassés qu’on est dans ce grand ventre en bois pareil à une cale de bateau, puanteur compris. Patients et immobiles, on fait gaffe à ne faire aucun bruit. De l'extérieur montent des chants braillés dans cette langue qui écorche les oreilles ainsi que des hennissements et de grands cris de joie. Bien que dans la pénombre, on garde nos yeux ouverts. Le silence s’étend dehors et toi, le chef, tu retournes un sablier. Quand est tombé le 269e grain de sable, tu as procédé à la distribution des armes. 269 autres grains ont glissés dans le goulot de verre, c'est pile le moment d'ouvrir la trappe. Tu y jettes une longue corde, le haut du sablier s’est complétement vidé, les 269 derniers grains dégringolés. L'un après l'autre, on s'est laissé glisser jusqu'à sentir sous nos pieds nus cette terre maudite des dieux. Dans la nuit étrangère, vite, vite courir, ouvrir les portes de la cité. Juste 807 grains de sable, déversés en trois temps, qui t'ont rendu heureux.
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