On débute dans le labeur de civiliser les chiens. On nous nomme les éclaireurs, on sait comment faire feu même sans bois. Je regarde les premières flammes illuminer le haut de la colline où s'entassent bicoques et temples. Une grande cité part en fumée et c'est bien fait. On est en cercle autour de toi qui fixes une tablette d'argile pour faire le point.
– En renfort on peut compter sur : huit phalanges composées chacune de huit fantassins légers sur huit lignes ; y-a aussi sept groupes de sept archers sur sept lignes...
Je te coupe pour ajouter que cette nuit, la mer a été particulièrement agitée, une houle de tous les diables, sur chacun de nos huit bateaux, sept guerriers malades et du coup hors service pour finir la besogne. Les regards pèsent sur moi comme si je devenais le messager à abattre. Alors là, je sors mon joker :
– Mais on a du renfort, sûrement un petit coup de pouce des dieux, ce matin juste quand le soleil se pointait, A. s'entraînait sur la plage comme d'hab, il a croisé des hommes, en tout cas pas des bergers vu qu'y avait pas de moutons, je dirais des pêcheurs, ils portaient des vieux filets vides, ils étaient huit. Ils ont spontanément proposé à A. de nous rejoindre comme gymnètes, ça nous retire une sacrée épine du pied, vous trouvez pas ?
Une lueur orangée éclaire ton sourire :
– Huit cent sept guerriers, ça devrait le faire, mais bordel, pourquoi faut-il que tu brodes autant ? Tu crois que c'est le moment !
Cacophonie de cris, craquements des bâtiments, je réalise qu'on se retrouve à la lisière des flammes. Un vent fort s'est levé quand on dévalait vers la mer pour indiquer à l'armée le meilleur chemin à prendre. Une vague de chaleur nous a suivi jusqu'en bas.
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