dimanche 19 juin 2011

Poste restante




Le chien qui pleure est passé près de moi. Il s’est assis sur son cul et m’a barré le passage jusqu’à ce que je plonge mon regard dans ses yeux de cocker. Il m’a appris, d’un coup de langue, que tu fleurissais encore dans le terrain vague. Celui de mon esprit mélancolique que personne ne veut viabiliser. Je n’ai pas su quoi lui répondre. La dernière lettre que j’ai reçue de toi est vieille de quinze ans. Ton numéro de téléphone y était inscrit en post-scriptum. Je ne t’ai pas appelée. Tu n’avais pas envie de moi au temps où je t’aimais. Tu ne m’as pas donné la priorité au carrefour des illusions. Tu écris, dans ta lettre, qu’il faut qu’on se revoie avant d’être trop vieux et de ne plus se reconnaître. Tu me fais des baisers très doux et tu signes du prénom que j’ai tant psalmodié sous tes fenêtres. Je me souviens de tes lèvres au temps de leur adolescence vermeille et je redoute la griffe de leurs rides actuelles. Si tu veux de mes nouvelles, cherche moi dans mon existence virtuelle, sans autre image de moi que celle dont tu te souviens, même si elle n’est plus d’actualité. Ouvre ton moteur de recherche et tape 807, tu me reconnaîtras. Je parle, sur ce blog, d’un chien qui pleure...

6 commentaires:

  1. J'aime l'humour mélancolique de ce texte...

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  2. Ulysse s'est absenté longtemps mais celle qui n'a jamais perdu espoir l'a reconnu et accueilli bien que vieilli et ridé. Alors don't cry et appelez Pénélope

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  3. Pénélope m'a reconnu déjà....

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  4. Pénélope est patiente et motivée...

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  5. Joli texte. Ca transpire le vécu et la nostalgie. Je suis d'accord avec le précédent avis. Si elle a laisser son n° de téléphone, c'est qu'elle attend votre appel. Tout n'est peut-être pas perdu...

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