Le dodu flanqué de ses deux cintrés gardes du corps regarda en ricanant le cadavre asymétrique et brisé de son prédécesseur. L'ère du 808 pouvait commencer.
La littérature passe son temps à recommencer au début ce que nous savons déjà. Dernier exemple en date : le marque-page de Choir. Je le constate chaque matin quand je reprends ma lecture à la descente dans le métro, il est tombé du livre pendant la nuit, à moins que ça ne soit l'inverse, ce qui ne m'étonnerait guère, que ce satané livre soit tombé de son marque-page. Après ma lecture pendant le trajet du soir je mets le marque-page fourni avec Choir à la page en cours de lecture, je referme le livre et le range dans mon sac. Le lendemain matin, je descends dans la bouche de métro et, ouvrant mon sac pour en tirer l'ouvrage et poursuivre ma lecture de ce monde de boyaux boueux, de sable nauséabond et de tristes visages à la hargne passive, je constate que l'un et l'autre, marque-page et livre, ou l'inverse, bref, sont tombés l'un de l'autre. Je feuillette nerveusement les pages à la recherche d'un indice, mais non, je ne retrouve plus où j'en étais, toutes ces pages sont imprégnées de la même atmosphère plate et pénétrante d'ennui, qui torture mes doigts à toucher les feuilles, et me donne envie de me gratter derrière l'oreille, éveillant les regards intrigués, dégoûtés, des mes voisins de rame, qui changent alors de place, s'ils le peuvent, sinon ils me tournent leur dos et je les découvre sans membre, sans tête, rien que des dos, comme si déjà ils partaient, mais non, je ne tombe pas dans cet espoir facile d'imaginer que ma station est proche, que nous allons tous descendre ensemble, non, alors il le faut bien, et je m'y résigne : je recommence ma lecture au début. Avec l'impression toujours nouvelle d'avoir déjà lu ça, ce jusqu'à la fin du trajet où je mettrai le marque-page fourni avec Choir à la page en cours de lecture, rangerai le tout dans mon sac, ne sachant pas (tout de même, un peu de surprise !) si lors de mon retour le soir ce sera le livre ou le marque-page qui sera tombé de son étreinte avec l'autre, et à nouveau le soir, sortant du métro pour rentrer chez moi et...
Quand il eut terminé, passant une main calleuse dans ses cheveux blancs, il se retourna sur son œuvre, et se dit que trois, ça allait bien comme ça.
La littérature passe son temps à recommencer au début ce que nous savons déjà. Dernier exemple en date : le marque-page de Choir. Je le constate chaque matin quand je reprends ma lecture à la descente dans le métro, il est tombé du livre pendant la nuit, à moins que ça ne soit l'inverse, ce qui ne m'étonnerait guère, que ce satané livre soit tombé de son marque-page. Après ma lecture pendant le trajet du soir je mets le marque-page fourni avec Choir à la page en cours de lecture, je referme le livre et le range dans mon sac. Le lendemain matin, je descends dans la bouche de métro et, ouvrant mon sac pour en tirer l'ouvrage et poursuivre ma lecture de ce monde de boyaux boueux, de sable nauséabond et de tristes visages à la hargne passive, je constate que l'un et l'autre, marque-page et livre, ou l'inverse, bref, sont tombés l'un de l'autre. Je feuillette nerveusement les pages à la recherche d'un indice, mais non, je ne retrouve plus où j'en étais, toutes ces pages sont imprégnées de la même atmosphère plate et pénétrante d'ennui, qui torture mes doigts à toucher les feuilles, et me donne envie de me gratter derrière l'oreille, éveillant les regards intrigués, dégoûtés, des mes voisins de rame, qui changent alors de place, s'ils le peuvent, sinon ils me tournent leur dos et je les découvre sans membre, sans tête, rien que des dos, comme si déjà ils partaient, mais non, je ne tombe pas dans cet espoir facile d'imaginer que ma station est proche, que nous allons tous descendre ensemble, non, alors il le faut bien, et je m'y résigne : je recommence ma lecture au début. Avec l'impression toujours nouvelle d'avoir déjà lu ça, ce jusqu'à la fin du trajet où je mettrai le marque-page fourni avec Choir à la page en cours de lecture, rangerai le tout dans mon sac, ne sachant pas (tout de même, un peu de surprise !) si lors de mon retour le soir ce sera le livre ou le marque-page qui sera tombé de son étreinte avec l'autre, et à nouveau le soir, sortant du métro pour rentrer chez moi et...
Quand il eut terminé, passant une main calleuse dans ses cheveux blancs, il se retourna sur son œuvre, et se dit que trois, ça allait bien comme ça.
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