À la lisière du parc, observer les jeux des 317 loups noirs et des 491 lions moins celui qui dort. Cueillir des plantes abrasives qui attirent des moucherons et les dévorent. Rêver à elle. Poussant des grognements humains déchirants, des cochons déboulent du palais. Vingt-deux cochons en tout, dont un aux côtes apparentes comme celles de l'émacié et un autre couvert de pustules identiques à celles du boutonneux. Cette coïncidence a sûrement un sens ; ce délire une raison. Pas possible de les laisser dans cet état boueux, avec leurs paupières tétraédriques et leurs pupilles rouges de crainte. Je cavale te chercher, t'es déjà sur le pied de guerre comme si tu pressentais que ça allait tourner en eau de boudin, on repart illico. Sur le chemin, tu déballes à propos de la cuisine de ta femme, de tes vacances reposantes à Sparte et tu philosophes aussi : Crois-tu que qu'un raisonnement peut être saucissonné ? Tes blablas qui ne concernent que ton nombril me gavent, je suis inquiet. Au milieu de la forêt, un jeune escogriffe nous demande où l'on va. Je crache : dans la pire des porcheries. Une expression contrariée passe sur son visage, il me donne un bouquet d'ail sauvage en marmonnant: Pour t'empêcher devenir bête. Ou de devenir une bête. Tu me confisques l'ail, l'enfourne direct et le mâchonne comme une chèvre. À la lisière du parc, les porcs tremblotants ne nous lâchent plus d'une spartiate. Les 807 bêtes sauvages tentent ton arc, mais tu remets la chasse à plus tard. Allure élancée, chevelure encore plus bouclée, pommettes roses, sourire éblouissant et dents pointues, elle se matérialise devant nous. Te tend une coupe en argent massif, pleine à ras bord. Tu y trempes tes lèvres. D'un regard profond elle te fixe, d'un regard de truie elle me fige. Un clignement de ses paupières déclenche un fil invisible qui se déploie jusqu'à allumer le feu de ma rage. Tu bois lentement. Rien ne se passe... De plus en plus soif. On est figé dans du marbre quand s'élèvent des couinements qui font froid dans le dos. Les cochons se bousculent, odeur de fange et de pourriture, alors qu'un parfum ambré émane de cette saloparde qui nous a eus avec son alléchante hospitalité. Mes potes piégés dans son bourbier. Comprimés dans du cuir puant, corps prisonniers de la bouse, déterrant frénétiquement des racines pourries... Mes poings se serrent.
Musique (c) Franck Garot
Déclinaisons d'un aphorisme d'Éric Chevillard. "804… 805… 806… j’avais très rigoureusement repris le compte des herbes de mon jardin en pliant celles-ci au fur et à mesure, cette fois, afin de ne pas me tromper, mais à la 807ème ortie, ma main enflée, engourdie de douleur, n’est seulement plus capable de bouger les doigts, j’abandonne."
vendredi 30 septembre 2011
jeudi 29 septembre 2011
Condamnation
Accusé, levez-vous !
Attendu que vous êtes inscrit sur Facebook depuis le 12 février 1997,
Attendu que les experts ont trouvé sur votre mur 1364 articles auto-référencés, 2840 commentaires apologies, 75 pelletées d'injures, un duo de déclarations d'amour et trois ratons-laveurs,
Attendu que les ratons-laveurs ont compensé votre enfance difficile,
Attendu que les experts ont vérifié que (2840-1364)/2+75 -12/2 = 807
Attendu que la cour constate que le compte est bon.
La cour décide : Vous êtes condamné à l'interdiction définitive de vie privée informatique. Vous devrez dorénavant et à perpétuité témoigner de tous vos actes, déplacements et pensées les plus minuscules et insignifiants, qui seront archivés dans la prison d'état numérique. Jusqu'à la fin des temps, toutes vos données seront intégralement exhibées au public, sans possibilité de vie privée, ni d’occultation même partielle, ni d’effacement, ni de correction ni d’aucun recours d'aucune sorte. La sentence est exécutoire immédiatement.
Attendu que vous êtes inscrit sur Facebook depuis le 12 février 1997,
Attendu que les experts ont trouvé sur votre mur 1364 articles auto-référencés, 2840 commentaires apologies, 75 pelletées d'injures, un duo de déclarations d'amour et trois ratons-laveurs,
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Attendu que la cour constate que le compte est bon.
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mercredi 28 septembre 2011
La coupe est reine
Pur, le sillage dessiné à l'arrière de la galère alors que la boue de l'ennui m'absorbe. Jeter l'hameçon sur les reflets mouvants, espérer le crépuscule et son rayon rose qui ferait, à ce que disent les rameurs un effet bœuf. On n'a pas gardé les porcs ensemble, mais depuis la guerre le monde s'est transformé et même la sardine mord moins à l'hameçon. Nada au bout de ma ligne... Pensées engluées, j'attends comme une andouille quelque chose, sans savoir quoi... Ou quelqu'un qui nettoierait le bourbier de ma caboche. Tu demandes qu'on accoste. Encore le plancher des vaches, ça lasse...Une côte désolée et des oliviers en surplomb. Pour trouver du ravitaillement, on part à l'aventure à vingt-deux dont l'émacié, le boutonneux et un casse-couille qui la ramène trop. De ton côté tu décampes chasser à l'arc. On traverse une forêt dense aux arbres tordus, on débarque sur un jardin immense. Copains comme cochons, des loups et des lions y jouent ensemble. À notre vue, aucune réaction, on avance. Nos gosiers sont secs. Corps élancé, jambes fuselées, 465 boucles blondes et triangulaires, 66 dorées plus 276 ambrées, visage ovale aux pommettes hautes, des yeux lumineux comme la glace, un large sourire et des dents éclatantes, comme suivie par une nuée de pétales de roses, une reine apparaît. Elle a jailli d'un palais à moitié dissimulé dans les oliviers. Suivie de femmes boudinées portant des apéros du coin, elle nous sert une boisson mixtionnée qui coule à flot, on trinque, on va déguster. À la nôtre ! Ah, plaisir d'être accueillis à bras ouverts par cette créature merveilleusement chaleureuse, on a eu raison de pousser notre exploration dans ce lieu où tout est si accueillant. Ne jamais repartir, goûter ce sourire qui me sort de la boue, prendre racine dans son paradis illuminé. Trop belle, trop souriante, trop empressée l'apparition silencieuse aux 807 boucles ressert nos timbales déjà vides. Je lui mangerai dans la main. Mes potes la suivent dans le palais. Subjugué, je reste dehors. Quel dieu m'a guidé jusqu'à cette ensorcelante créature ?
Musique (c) Franck Garot
Musique (c) Franck Garot
mardi 27 septembre 2011
L’amoureux de la Veuve
Au croisement de la rue de la Roquette et de la rue de la Croix Faubin, il se désole Anatole, au pied de sa machine. On lui livre le travail au compte-gouttes. En trois mois, il n’en a coupé qu’une. Son père, le bon Louis, qui a dû arrêter le métier étant devenu hématophobe, en avait raccourci 221 durant sa longue carrière. Il n’avait jamais égalé son maître, Nicolas Roch, qui en débita 87 en sept ans d’activité. Une par mois, le veinard ! Anatole songe à Charles-Henri qui en décolla 498 en son temps. Il faudrait qu’il en sépare au moins cent, Anatole, pour compter dans l’histoire. C’est pour cela que certains soirs, on le voit, ombre parmi les ombres, encourager l’Anarchie et la fabrication des bombes.
lundi 26 septembre 2011
Rien ne sert de compter
Tout va de travers. Elle a foiré son entretien d’évaluation, bafouillé comme une vierge effarouchée, s’est couverte de ridicule ! La promotion, c’est Fabienne, grande gueule et cuisses aguicheuses, qui l’aura à coup sûr. Son homme part de plus en plus souvent en déplacement : prétexte, il voit une autre femme ! Son ado Loïc s’est fait virer du lycée cet après-midi : il est ravi, le traître, il veut faire le tour du monde en auto-stop ! Et le fisc qui lui réclame le dernier tiers qu’elle a réglé en temps utile. Étonnez-vous qu’elle n’arrive plus à dormir. Elle a essayé la tisane – emplâtre sur jambe de bois – la pilule miracle qui hélas procure un réveil nauséeux et coupe les jambes pour la matinée… Alors ce soir, pour tenter d’oublier son compte d’ennuis, elle compte, comme le conseillait sa grand-mère : 1, 2, 3, 4, 10, 20, 50, 100, 300… 800, 801, 802, 803, 804, 805, 806 moutons…
Béééééé ! Béééééé ! Elle hallucine. Une créature frisottée a posé sa tête sur l’oreiller à côté du sien. Le chiffre 807 est inscrit sur son front en caractères lumineux. Décidément, tout le monde se ligue contre elle !
Béééééé ! Béééééé ! Elle hallucine. Une créature frisottée a posé sa tête sur l’oreiller à côté du sien. Le chiffre 807 est inscrit sur son front en caractères lumineux. Décidément, tout le monde se ligue contre elle !
dimanche 25 septembre 2011
Le poids des mots
Plusieurs années pendant lesquelles il avait ressassé cette idée, un fœtus de projet, les images formant des souvenirs, quelques phrases emmêlées dans sa tête, choisir les mots, ceux qui seraient la vérité, son histoire, oh qu'ils étaient lourds ces mots, ces mots qui justifiaient ses silences, qui l'empêchaient de vivre, avec une femme, avec un homme, parler de vérité alors qu'il n'était question que d'identité, et de reproches, arrêter de taire l'indicible, alors écrire ce livre, écrire cette vie bancale, et l'offrir à tous, se délester de cette souffrance, la partager ; comment sa mère allait-elle réagir ?, pouvait-il vraiment tout dire ?, et comment ? des mois d'écriture, de corrections, de questions – et il était enfin devenu écrivain.
53 exemplaires vendus, sa mère n'a pas voulu le lire – et 807 kilos de papier au pilon.
53 exemplaires vendus, sa mère n'a pas voulu le lire – et 807 kilos de papier au pilon.
samedi 24 septembre 2011
Du potentiel érotique du bouton
Se souvenir du nombre de boutons patiemment retirés, un à un, dans la douloureuse lenteur du désir montant. De ceux qu'il avait arrachés, emporté par la rage et la passion, aux chemises des amantes trop longtemps refusées. De ceux qu'ils avait retrouvés, au fond des draps froissés, échoués là par hasard et conservés dans sa boîte à secret comme de petits bijoux sacrés.
Il l'attire à lui. Elle porte une longue robe fermée par les plus petits boutons de nacre qu'il ait jamais vus. Elle sera sa plus belle conquête.
Il l'attire à lui. Elle porte une longue robe fermée par les plus petits boutons de nacre qu'il ait jamais vus. Elle sera sa plus belle conquête.
vendredi 23 septembre 2011
Triomphes
Ça fait des mois qu’ils attendent ça. Les bagages sont faits depuis de longues heures, les guides neufs usés, les cartes mémoires giga prêtes. L’avion décolle enfin, ils n’en pouvaient plus d’attendre. Le lendemain, ils se posent à Rome, puis visitent Florence et Pise. Devant la tour, c’est un entraînement. C’est facile, il suffit de se mettre à coté, les bras tendus. Ils peaufinent leurs positions préférées, répétées huit cent sept fois au cours de l’année passée. Soit ils la poussent, soit ils la soutiennent. Mais tout cela n’est rien comparé à ce qui les attends. Le must. Le fin du fin. Le rêve de toute une vie. Sur les photos des amis qui y sont déjà allés, ils s’y sont vus, triomphants. Ils quittent l’Italie, entrent en France par Disneyland. Ils se posent à l’hôtel, se reposent un peu, et enfin, au petit matin, remontent dans le car. L’engin traverse Paris, remonte les Champs et se gare devant l’Arc. Ils n’en reviennent pas d’y être enfin. Les portes s’ouvrent, ils sortent presque en courant, se précipitent sur le trottoir face au monument. Et dans un temps record, sautent, s'arc-boutent, se contorsionnent, sourient, rient, s’illuminent, une petite flamme de bonheur dans leurs yeux d’inconnus. Postures flamboyantes pour leur postérité, ils s’échangent les appareils pour être sûrs de faire la bonne image, ne pas la louper, ils shootent, re-shootent, re-re-shootent, re-re-re-re-re-re-shootent. Ils louent leur bonne étoile d’être là. Par l'escalator je sors du RER et tombe sur eux comme chaque matin depuis des années. Je m’immobilise pour les immortaliser. Puis je pars travailler.
jeudi 22 septembre 2011
La lettre
Elle aimerait avoir reçu des centaines de lettres d'amour...
C'était où, la dernière ? à 807 années sans lumière ?
Elle décide de s'en envoyer une, anonyme.
C'était où, la dernière ? à 807 années sans lumière ?
Elle décide de s'en envoyer une, anonyme.
mercredi 21 septembre 2011
Cisailles
Il voyageait entre une caresse improbable et la sonnerie ponctuelle du petit matin. La solitude effaçait de ses yeux les habitudes nocturnes et diurnes, les embrassades posthumes. Du jour nouveau, il pressentait chaque fois le vide et sa vie se tenait là, à cheval sur l'abstrait. Il la regardait dormir malgré le bruit de la rue en éveil. Si le froid de l'aube les rapprochait parfois, fronts appuyés sur la vitre, lui d’un côté et elle de l’autre, leurs haleines ne mêlaient pas leurs buées. Il décida d’arpenter le chemin inverse et se blessa aux 807 épines du buisson ardent.
Avec le fer extrait de son sang, il forgea des cisailles pour trancher leur lien.
Avec le fer extrait de son sang, il forgea des cisailles pour trancher leur lien.
mardi 20 septembre 2011
TGV 807
La brasserie aux banquettes violettes est ouverte ; il entre en la tenant par la main ; ces petites mains fines de femme sont serrées dans les siennes …ils s’assoient et il lui commande des profiteroles au chocolat : elle adore ! Il a envie de lui faire plaisir. Il la regarde, admire son sourire qu’il aime tant et ses petites boucles brunes qui lui tombent sur les épaules. Elle lape son chocolat et il l’aime la voir déguster ses petits choux crémeux. Elle sourit, emplie d’une joie toute jeune ; son cœur à lui bat vite, il l’aime tant ! Son flan au caramel attend sa fourchette mais il n’a pas très faim, trop inquiet, car il sait ces moments éphémères. Il aimerait la serrer dans ses bras … elle a fini ses profiteroles, il n’a pas touché à son flan. Elle bavarde, lui raconte ses journées et il l’écoute, ravi et plein d’amour ; il aime les courbes de son nez si délicates et ce beau sourire qui lui rompt le cœur lorsqu’il la voit. Il va falloir partir et quitter la banquette car le temps presse ; ils quittent le café les mains jointes. Dans la voiture, elle met la radio, danse et chante au rythme des notes, lui, il essaie de se détendre. À l’angle de la rue, il tourne à droite, la gare se dessine avec son beffroi ; ils sont en avance mais il faut encore longer le quai ; « le TGV 00807 » va entrer en gare voie15 » entend -on dans les hauts- parleurs. Dans la voiture, côté fenêtre, une dame en tailleur rouge va s’asseoir sur les sièges design violets, il lui porte d’un pas rapide sa valise et fait grimper la fille. Il voudrait avoir le temps de l’embrasser et de caresser ses mèches brunes, il ne peut pas. Les portes d’activation sonnent … Il doit descendre d’un pas lourd mais avec hâte.
La vitre les sépare, barrière invisible, et, de sa petite voix, elle crie :
« Au revoir, mon papa j’embrasserai maman, ce soir ».
La vitre les sépare, barrière invisible, et, de sa petite voix, elle crie :
« Au revoir, mon papa j’embrasserai maman, ce soir ».
lundi 19 septembre 2011
Les diaboliques
807 armes pour m'affranchir de ta jalousie
des mes yeux revolver à mon cœur canon
pour ouvrir le cadenas de la cage
dans laquelle tu m'as enfermé
depuis nos fiançailles
807 larmes acérées contre tes armes vaines
mon cœur en miettes contre ton âme perdue
je t'enfermerai jusque dans la mort
pour une éternité
des mes yeux revolver à mon cœur canon
pour ouvrir le cadenas de la cage
dans laquelle tu m'as enfermé
depuis nos fiançailles
807 larmes acérées contre tes armes vaines
mon cœur en miettes contre ton âme perdue
je t'enfermerai jusque dans la mort
pour une éternité
dimanche 18 septembre 2011
Vexations
On ignore toujours pourquoi un pianiste reconnu, célèbre dans le monde entier pour ses interprétations virtuoses, s'était lancé un tel défi, ce marathon de plusieurs heures pour jouer 840 fois la même suite de 152 notes comme demandé par le facétieux compositeur. Inévitablement, il s'est écroulé sur l'ivoire du Steinway, à la 807e redite, épuisé. Il a derechef annulé tous ses engagements. Personne ne l'a revu depuis.
La mémoire me fait défaut, je ne me souviens plus du titre de cette œuvre.
La mémoire me fait défaut, je ne me souviens plus du titre de cette œuvre.
samedi 17 septembre 2011
L’Éponge
Il soupira. Nouveau chapitre. À nous deux, les fractales. Il attaqua mollement la définition, la dotant de sous-titres personnels, moyen mnémotechnique efficace tant qu’il ne confondait pas l’original et le commentaire. « L’éponge de Menger est un espace fermé (aïe ma claustrophobie !) puisqu'il est également borné (lucide, le mec ?). C’est un ensemble non-dénombrable de mesure de Lebesgue (répèpèpète-le) nulle (te le fais pas dire !). » Au fait, c’était qui ce Menger ? Ah, ouais. Karl. Mathématicien. Fils de Carl, économiste (même nom, autre initiale, faut le faire). N’avait rien de mieux à foutre en 1926 que d’explorer le « concept de dimension topologique » une éponge à la main ? Et à quoi ça ressemble, son truc ? Il tourna la page. Il en resta bouche bée. La forme, les couleurs, les petits trous réguliers… Impossible de se tromper, c’était Sa Grande Boîte Magique !!!!! Elle l’avait occupé plus de deux mois, quand il était en 6e. Et il avait misé trois ans d’argent de poche pour acheter les boîtes de briques nécessaires !
Éponge de Menger, licence Wikimedia Commons
Éponge de Menger, licence Wikimedia Commons
vendredi 16 septembre 2011
Code 807: Dan Brown meets Marc Lévy
Lauren fronça ses sourcils parfaitement dessinés, songeuse. Ce nombre 807 auquel tant de personnes à l’intellect hors du commun consacraient des textes surprenants dans un blog mystérieux, ce nombre 807, présenté comme anodin et arbitraire et qui sollicitait pourtant les énergies puissantes de nombreux écrivains, ne cachait-il pas une réalité trop troublante pour être dévoilée au grand jour ? N’était-ce pas en fait – elle frissonna à cette idée à peine concevable – un message crypté ?
La jeune femme à l’abondante chevelure brune gara sa Porsche rutilante à la place de parking qui lui était réservée et, dédaignant l’ascenseur, grimpa quatre à quatre les dix étages qui la menaient à son appartement avec vue imprenable sur le Golden Gate Bridge. Lauren jouissait en effet d’une forme physique remarquable grâce au jogging quotidien qu’elle effectuait tous les matins à 6 heures. Une fois chez elle, elle se précipita sur son ordinateur, qui bénéficiait d’une connexion internet ultrarapide, et se mit au travail, s’efforçant de percer à jour le secret de ce nombre intrigant.
Plusieurs heures passèrent sans apporter de solution. Lauren commençait à désespérer lorsqu’elle eut soudain une illumination. 807 : le 8 correspondait au H dans l’alphabet, le 7 au G. Entre les deux, le 0 prenait évidemment la place d’une lettre qui devait rester absente : la voyelle, qu’on n’écrit jamais dans l’alphabet hébreu ! Mais une lettre proche tout de même du 0 : le O ! On obtenait ainsi le mot HOG : incroyable ! Lauren n’en revenait pas. « Hog » signifie en effet cochon ou porc en anglais : ce que le mystérieux nombre 807 désignait, c’était donc l’animal tabou de la Bible, le symbole du sacrilège, l’abomination de la désolation ! Lauren en était certaine maintenant : il s’agissait d’un site de satanistes sans doute sur le point de commettre un crime horrible.
Elle composa sur son smartphone dernier cri le numéro de son ami d’enfance Max, qui occupait un haut poste au FBI, et attendit anxieusement qu’il décroche.
La jeune femme à l’abondante chevelure brune gara sa Porsche rutilante à la place de parking qui lui était réservée et, dédaignant l’ascenseur, grimpa quatre à quatre les dix étages qui la menaient à son appartement avec vue imprenable sur le Golden Gate Bridge. Lauren jouissait en effet d’une forme physique remarquable grâce au jogging quotidien qu’elle effectuait tous les matins à 6 heures. Une fois chez elle, elle se précipita sur son ordinateur, qui bénéficiait d’une connexion internet ultrarapide, et se mit au travail, s’efforçant de percer à jour le secret de ce nombre intrigant.
Plusieurs heures passèrent sans apporter de solution. Lauren commençait à désespérer lorsqu’elle eut soudain une illumination. 807 : le 8 correspondait au H dans l’alphabet, le 7 au G. Entre les deux, le 0 prenait évidemment la place d’une lettre qui devait rester absente : la voyelle, qu’on n’écrit jamais dans l’alphabet hébreu ! Mais une lettre proche tout de même du 0 : le O ! On obtenait ainsi le mot HOG : incroyable ! Lauren n’en revenait pas. « Hog » signifie en effet cochon ou porc en anglais : ce que le mystérieux nombre 807 désignait, c’était donc l’animal tabou de la Bible, le symbole du sacrilège, l’abomination de la désolation ! Lauren en était certaine maintenant : il s’agissait d’un site de satanistes sans doute sur le point de commettre un crime horrible.
Elle composa sur son smartphone dernier cri le numéro de son ami d’enfance Max, qui occupait un haut poste au FBI, et attendit anxieusement qu’il décroche.
jeudi 15 septembre 2011
Trop tard !
Je crois que j’arrive un peu tard avec ma brouette (empruntée au jardinier de l’Abbaye de Fontfroide) pour aider au déblaiement des décombres du mur qui ne clora plus le jardin de l’auteur de Choir quand il débutera — comme chaque année à la date du 18 septembre — le décompte des brins d’herbe de sa pelouse. Le passant, indiscret, au sourire incrédule assistera alors au spectacle derrière les grilles de sécurité, qui ferment à présent le jardin. Il observera l’écrivain accomplir son rituel jusqu’au 807e brin d’herbe et il lui adressera la parole : l’auteur de Chiens écrasés sera alors déconcentré et tout sera à refaire.
mercredi 14 septembre 2011
Au fond du lac
Les acacias projettent leur ombrage pastillé sur les parterres débordant de fleurs. Au bout de l’avenue, deux rangées de tilleuls encadrent le miroir du lac qui paraît vertical, tout froissé. Du papier aluminium. Un sentier tortueux descend au lac entre des pelouses rasées de près avant de s’estomper dans le sable rapporté d’une plage artificielle. Des cris d’enfants jaillissent derrière le cliquetis régulier des arroseurs automatiques. La surface sombre et huileuse du lac se ride sous le sillage des planches à voile. Sous la rive opposée, s’étale le reflet de la ville. Cité engloutie. 807 baigneurs s’interpellent, s’éclaboussent. Je sors de ma torpeur. Ça devait être là, dans ces anciennes sablières, qu’enfant je capturais salamandres et tritons. Je m’allonge sur le sable. Cris d’enfants, claquement des plongeons. Illusion. Il manque le ressac des vagues, le rire des goélands et surtout un ciel qui ne soit pas tramé d’un voile grisâtre. Mon corps tasse un sable lourd, jaune orangé comme de la poudre d’œuf. Relents de friture. Je m’immerge dans l’eau lisse et fade et nage vers les profondeurs glauques du lac.
mardi 13 septembre 2011
Perspective
Elle cultivait l'art des retards avec une insouciance qui n'appartenait qu'à elle.
Il cultivait l'art de l'attente avec un flegme apparent, n'étaient l'imperceptible crispation de sa mâchoire et les 807 pulsations de la veine saillant sur ses tempes argentées.
Il cultivait l'art de l'attente avec un flegme apparent, n'étaient l'imperceptible crispation de sa mâchoire et les 807 pulsations de la veine saillant sur ses tempes argentées.
lundi 12 septembre 2011
Collectionneur
807 pin's
807 boîtes de camembert
807 muselets
807 exemplaires des Inrocks
Et des efforts surhumains pour ne jamais dépasser les 807 euros sur son compte courant de la banque postale, et 807 amis sur Facebook.
807 boîtes de camembert
807 muselets
807 exemplaires des Inrocks
Et des efforts surhumains pour ne jamais dépasser les 807 euros sur son compte courant de la banque postale, et 807 amis sur Facebook.
dimanche 11 septembre 2011
D'attaque
Rien ne prouve, hélas, que ce beau livre d'Éric Chevillard sur Gaston Chaissac ait eu les 807 lecteurs qu'il mérite. Il occupe le 477 245e rang au classement des ventes de livres français sur Amazon. Par ailleurs, notons que les 660 fans de cet auteur sur Facebook en attendent 147 autres : qui aime Chevillard, aime les comptes ronds.
samedi 10 septembre 2011
Petite musique du jour
« Et puis baisse le son de ta musique, on s’entend plus dans cette maison ! Combien de fois est-ce qu’il faudra te le dire ? »
Samuel soupire et tourne le bouton du volume.
Au moins 807, mon cher papa. T’façon, tu répètes toujours la même chose : et baisse ta musique, et range ta chambre, et bosse tes cours, et tu feras rien dans la vie si tu continues comme ça, et y a pas que la musique dans la vie… et bla et bla… Pffffffff… Mais tu connais, au moins, ce que j’écoute ? Jamais tu m’as demandé… Tu t’en fous en fait, pourvu que ma chambre soit nickel et que mes devoirs soient faits, le reste ne t’intéresse pas.
T’façon, plus tard, je serai musicien. Samuel tourne le bouton du volume dans l’autre sens.
Samuel soupire et tourne le bouton du volume.
Au moins 807, mon cher papa. T’façon, tu répètes toujours la même chose : et baisse ta musique, et range ta chambre, et bosse tes cours, et tu feras rien dans la vie si tu continues comme ça, et y a pas que la musique dans la vie… et bla et bla… Pffffffff… Mais tu connais, au moins, ce que j’écoute ? Jamais tu m’as demandé… Tu t’en fous en fait, pourvu que ma chambre soit nickel et que mes devoirs soient faits, le reste ne t’intéresse pas.
T’façon, plus tard, je serai musicien. Samuel tourne le bouton du volume dans l’autre sens.
vendredi 9 septembre 2011
Asymptotique
Il enleva ses lunettes, les posa sur le bureau, puis s’étira, les essuya et les remit. Sur sa nuque pesait un joug de cent kilos. Il respira profondément, remua les épaules, mais lorsqu’il se pencha de nouveau sur ses équations, le résultat était le même : lorsqu’il considérait la courbe d'équation paramétrique de dérivées respectives 2t / (1 − t2)2 et t2(3 − t2) / (1 − t2)2 en -1 il ne pouvait ignorer le fait que
Seulement, là où on lui avait appris à observer une branche infinie (et par conséquent une asymptote), tout ce qu’il voyait, lui, était un 8, doucement couché sur le flanc, qui semblait gémir, éreinté, palpitant, et l’appeler.
Les feuilles constellées d’x et d’y s’envolèrent d’un bel élan quand il repoussa à deux mains le fatras qui encombrait le bureau, empoigna un stylo et se mit à griffonner frénétiquement. Et pas en chiffres et lettres grecques, non ! Il allait écrire ce 807 pour Franck, tout de suite et maintenant, et au diable Polytechnique.
Seulement, là où on lui avait appris à observer une branche infinie (et par conséquent une asymptote), tout ce qu’il voyait, lui, était un 8, doucement couché sur le flanc, qui semblait gémir, éreinté, palpitant, et l’appeler.
Les feuilles constellées d’x et d’y s’envolèrent d’un bel élan quand il repoussa à deux mains le fatras qui encombrait le bureau, empoigna un stylo et se mit à griffonner frénétiquement. Et pas en chiffres et lettres grecques, non ! Il allait écrire ce 807 pour Franck, tout de suite et maintenant, et au diable Polytechnique.
jeudi 8 septembre 2011
Car, quand les chemins diurnes côtoient les chemins de la nuit /3
Pas la panique non qui me jette dans la pente. Où poser le pied ? Si je n'avais pas fait confiance à cette fille, les poursuivants auraient eu autre chose à se mettre sous la dent que moi et l'autre fuyard. Ce jour illusion qui tombe. Cette plage enfin. Bombardée de blocs de rocs. Courir courir les bateaux je les vois bien, les projectiles creusent les vagues. Quel tracé dessinerait le chemin le plus rapide, s'extirper de cette crique, rallier ton navire ? Contrôler chaque foulée, la mer est froide, nuit d'eau sans lune, une pierre massacre mon bras ce bateau penché craque crac coule... D'autres criblés pas de limite à la sauvagerie barbare du sang sur moi. Éjectés des entrailles des navires, d'autres que moi dans l'eau, côtoyant poissons et débris de quoi... Nager toujours pas de panique non nage dans l'eau grise... du haut des falaises les hommes immenses affluents, cette île maudite en abrite combien, qui criblent de 807 harpons jusqu'à l'horizon l'eau rougie ne côtoyer que corps inertes des bateaux écrasés ils ont plongé je nage un trait noir siffle à mon oreille droite rate ma tête, de peu, un harpon pour thon chassé comme un thon les dieux pires que des chiens de ce traquenard non ça ne s’arrêtera jamais, thons embrochés ils nous massacrent les yeux secs même plongeant la tête rouge à la surface de l'eau ne pas y croire on est des thons ne pas voir vagues rouges aucune vie ne tient yeux séchés... Sans lune, l'air autour de l'unique bateau rescapé, n'est plus le même air. Puant le fer, l'égout. Dense comme les flots qui charrient plus que de raison. Finis les craquements où ils sombrèrent corps et biens. Tranquillité limpide. Silence blanc. Demain on côtoiera le soleil. Demain, se débarrasser du jour sera impossible. L'instabilité de chaque vague rappellera l'offense du carnage. Il y aura du rejet sur les côtes, de nouveaux amas dans les criques bleues. Ton bateau fuit cet endroit où le jour se confond avec la plus acérée des nuits. Mes yeux restent secs. Car, contre toute attente, je respire. On va où maintenant. Devant, c'est nulle part.
Musique Xavier Brillat, tous droits réservés
Musique Xavier Brillat, tous droits réservés
mercredi 7 septembre 2011
RCA
Au repos, je suis bien terne et fragile dans mon cocon de verre. Mais quand on me branche, je rougis intensément.
Je convertis un minuscule courant en un gigantesque fleuve d’électrons.
Je transforme des vaguelettes électroniques en tsunami électromagnétique à 245 Mégahertz.
J’amplifie et c’est mon bonheur.
Consommer 80,7 W ne m’impressionne pas, je suis un 807.
Je convertis un minuscule courant en un gigantesque fleuve d’électrons.
Je transforme des vaguelettes électroniques en tsunami électromagnétique à 245 Mégahertz.
J’amplifie et c’est mon bonheur.
Consommer 80,7 W ne m’impressionne pas, je suis un 807.
mardi 6 septembre 2011
Car, quand les chemins du jour côtoient les nocturnes /2
C'est là que surgit le père, grand comme un sommet qui se perdrait dans les nuages, suivi d'une foule de surdimensionnés dans son genre. Une gueule antipathique. Sa main de la taille d'une barque, se tend vers mon pote le plus proche, l'agrippe. L'autre se débat en vain. Le père le fourre dans son immense bouche, d'un coup vif il le croque, des os craquent. Et cet air désinvolte qui me pétrifie plus que les dégoulinures rouges qui giclent de sa bouche. Les broiements de la mastication ne couvrent pas les hurlements de son amuse-gueule vivant. Ma voix revient en même temps que l'usage de mes jambes, je déguerpis dare-dare : bon sang, il se passe quoi ici ? Un voile noir obscurcit ma vue, je me retrouve dévalant la pente sans comprendre comment. Décamper à la vitesse de l'éclair sans se viander, rejoindre tes bateaux, t'alerter du danger. La fille, la mère, le père puis des centaines déboulent sur nos talons, respirations haletantes, ceux qui veulent nos os, bondissements effrayants, peut-être 807 à dégringoler derrière nous, ceux-là ne nous laisseront aucun espoir de survie. Cette fille gigantesque m'a nui. Sa mère énorme m'a aussi fait perdre l'esprit et baisser la garde. Le jour s'effondre sur le chemin vers notre flotte, mes rêves réduits à néant. Courir, manquer de se ramasser, les habitants de cette île ne reculent devant rien, s'engouffrer dans cette pente à pic, les pires barbares qui existent sur terre. Les regrets affluent quand je ne devrais que me concentrer sur la ligne qui mènerait à la crique. Mes forces fondent, des reflets, le sol se dérobe à l'instant où une pluie de pierres s'abat sur la plage, entre moi et tes bateaux.
lundi 5 septembre 2011
Noces
TZDEPF1345 et DSRELZ2209 dînent dans un restaurant du satellite le plus huppé de Jupiter. Ils fêtent leur anniversaire de mariage : 807 ans de vie commune. Plus que 193 années avant leurs noces d'uranium. Malheureusement, TZDEPF1345 s'est amouraché d'une jeunette de 264 ans. Et c'est au milieu du repas, entre un filet de REFZ-23 et un émincé de TYU-79 que DSRELZ2209 tend l'hologramme à son mari. La prise le montre bien occupé avec la jeunette. La femme lance :
– Je demande le divorce. Je te laisse ta navette de sport et moi je garde la villa sur Neptune.
La mari se dit que finalement le collier en titane qu'il prévoyait de lui offrir au dessert ira très bien à sa maîtresse.
Et voilà où nous sommes rendus, dans deux mille ans. Au même point.
– Je demande le divorce. Je te laisse ta navette de sport et moi je garde la villa sur Neptune.
La mari se dit que finalement le collier en titane qu'il prévoyait de lui offrir au dessert ira très bien à sa maîtresse.
Et voilà où nous sommes rendus, dans deux mille ans. Au même point.
dimanche 4 septembre 2011
Car, quand les chemins lumineux côtoient ceux de la nuit /1
De toutes mes forces, à toute blinde, dans cette pente trop raide. Combien sont derrière moi ? Pourvu que je ne me viande pas. Ils ne font pas de quartier. Alors que ce matin je ne supportais plus personne dans le bateau où l'on a navigué si longtemps, entassé comme du bétail. Mon esprit perdu sur un chemin pavé d'abattements. Et notre flotte, où allait-elle, même toi tu ne le savais pas ? Le jour me faisait mal, je m'immergeais dans une bulle invisible pour ne plus côtoyer les rameurs. Une côte, une crique tranquille, le ciel s'allégeant un peu, tu n'étais pas très chaud pour qu'on y fasse un repérage. Tes douze bateaux jettent l'encre sous des falaises sombres. De l'air, on se précipite sur la plage avec deux potes pendant que tu te tâtes pour savoir quoi faire. Je ne veux que m'évanouir dans la nuit muette de cette île escarpée. Ici, beaucoup de vaches et de moutons alors que les mots désertent toujours ma bouche. Tiens, une longue silhouette se découpe sur l'horizon, une jeune fille qui semble proche. Un long temps s'écoule avant qu'elle n'arrive à notre niveau. En fait elle était beaucoup plus loin qu'il ne semblait à cause de sa taille, inhumaine. Grande comme une colline, splendide comme la lune. Ses yeux bleu nuit, ses gigantesques seins nus, sa chevelure d'encre qui flottent dans les airs au-dessus de moi. Sans paroles, un courant passe entre nous, un flux grossissant de seconde en seconde comme le sang débordant de mon palpitant. Donc splendide, je l'ai déjà dit, des proportions délirantes, le genre de fille qui me donne illico envie qu'on passe la nuit ensemble, et pourquoi pas la corde au cou comme toi. Je me noie dans les fascinants regards de ma future... Ma nuit disparaît, tout faire pour la côtoyer et plus encore. C'est elle, la nouvelle île que je me dois de conquérir. Elle nous invite chez son père, le caïd du lieu. On y va par quatre chemins, j'ai la gorge sèche, les mains moites. Les foies de ne pas plaire au paternel et soudain, envie de chanter. Or, le silence règne dans la villa, une ambiance mortelle. On passe le temps sans desserrer les dents, sa mère déboule, grande comme une montagne, d'une beauté qui éclipse celle de sa fille. Ses yeux, ses seins, ses dents, mon cœur chavire. Elle nous désigne des sièges. On entendrait un moustique voler et surtout les battements du sang dans mes tempes. Ces deux femmes m'ont jeté un sort ou quoi ? L'apéro est servi avec 807 succulents amuse-gueules. Cette île est un merveilleux cocktail de sensations.
Musique nOii tous droits réservés
Musique nOii tous droits réservés
samedi 3 septembre 2011
Au comptoir
Perdu dans les vapeurs alcooliques, Julot regardait sans regarder, buvait sans même savoir ce qu’il buvait et lançait des menaces gratuites et sans danger qui lui permettaient toute vantardise :
– Moi, je le casse en deux quand je veux ce pauvre type !
Et mimant ses paroles avinées, il cassa simplement un verre, un de plus.
Il en était à son 807e.
– Moi, je le casse en deux quand je veux ce pauvre type !
Et mimant ses paroles avinées, il cassa simplement un verre, un de plus.
Il en était à son 807e.
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