mercredi 22 février 2012

Le casier

En allant relever mon courrier et les journaux du jour dans mon casier, voilà que je tombe sur un CD gravé avec un post-it collé dessus : « écoute-moi ça, surtout le n°10, et dis-moi ce que tu en penses, M.A ». Ce sont les initiales de Marianne, la secrétaire particulière du Président, grande femme blonde qui d’habitude m’ignore. Je ne suis que la standardiste après tout.
Le soir, j’écoute, c’est du Bach, violoncelle. Ça me plaît.
Le lendemain matin, elle est là, justement devant les casiers et je m’apprête à la remercier quand elle se retourne vers Antoine, l’assistant du DRH et lui demande de sa voix pointue : « Alors, tu as écouté mon CD ». « Quel CD ? »
Le casier d’Antoine est au-dessus du mien : numéro 807. J’essaie de remettre discrètement l’objet, mais à ce moment-là, elle me voit : « Ah ça, je m’en doutais. C’est donc toi qui voles dans les casiers ! »


mardi 21 février 2012

Une pensée pour Pascal

On a beau dire, tous ces jolis hommages quotidiens à mon 807, ça fait tout de même plaisir. D’ailleurs je leur ai donné un petit nom secret. Oh, je peux bien vous le dire... Je les appelle Les solidarités facétieuses. Si si, je vous assure !


lundi 20 février 2012

La ville

Au tranchant de tesson de Kro, les architectes ont tracé rues, avenues, impasses en coupant la peau épaisse du sol. Et aucune personne pour y circuler le temps de la cicatrisation. Il faut donc développer patience et pour denteler l’attente, il est préconisé de s’incruster dans les loggias en s’arrachant nos oreilles gauches à coups de canines réciproques. Cela tombe à pic, à chaque bloc de bâtiments correspond son hôpital scarifié, signalé par un grand H, hôpital où le personnel s’astreint à fumer des herbes exotiques, les professeurs plus encore. L’oreille gauche arrachée, on fait le tour du bloc sur la gauche en rasant les murs ; ceux-ci, du coup, n’ont vraiment pas d’oreille. Mous, les trottoirs fondent en continu sous le soleil ou la lune ; ou bien le goudron est moisi d’avance. Au moment de s’en extirper, ça fume, et chaque pas coûte. L’odeur piquante est encore plus forte dans le quartier chaud. En bois dentelé, des passerelles ouvragées relient les immeubles. En direction de l’Est, par là où se développe la nouvelle ville, là où les Araméens avaient construit l’entrée initiale, ornée de 807 gigantesques statues réalisées en molaires collées. Cette somptueuse entrée avalaient les passants, ils descendaient ensuite une grande avenue pharyngée, traversaient une place acidifiée qui en dissolvait la moitié, puis erraient le long d’interminables circonvolutions de genre intestinal, avant d’être expulsés vers l’Ouest. Sauf bien sûr les caravaniers à l’affût qui rôdaient à la périphérie.


Malheureusement, ou heureusement que sais-je, à la nouvelle porte antique de l’Est, la nouvelle ville se régénérait quand quatre statues s’effondrèrent, dans des nuages de poussières initiant des vocations d’hurleurs d’apocalypse. Des gouffres pantelants se creusèrent, que des passants hagards contournaient par la droite, gouffres que les pluies précoces rempliront à ras mais où jamais quiconque n’ira puiser son eau. À l’affût sur la loggia du bloc central, je reste à contempler la splendeur de cette mégapole immobile qu’un géant avait fait bâtir par amour, je regarde en mâchonnant distraitement ton oreille gauche en te promettant de t’accompagner tantôt à l’hôpital de notre bloc.

dimanche 19 février 2012

Routine

Il lui fallut 407 jours de matins blafards et 400 nuits pas forcément badines pour prendre conscience qu'elle était seule. Désespérement seule. Et ne voulant pas jouir plus longtemps en communauté de biens réduite aux aguets des sens, elle souhaita tout à coup mourir dans la nuit.


Le baiser froid du petit jour la surprit étendue sur le lit vert de sa pelouse, pâle et nue. Elle n’avait pas même pris la peine d’enfiler un pyjama. Qu’importe ! Sa narine ne frémissait plus : elle s’était sifflé cul sec un litre de vodka.

samedi 18 février 2012

rapace

vladje était sous un poids. assujettie oui. tentait une position moins étouffante, moins fissurée, moins bloquée. n'avait guère marge possibilité de manoeuvre. sentait possible des éclatements prochains, fissures, brisements, séparation, gonflements. comme rapace quelque chose bataillait. quelque chose se dépensait sans qu'elle pût arrêter le flux de la perte. la nommer peut-être violence. elle se demandait si un ange. un oiseau. un arbre. une fleur. un quidam. mais il lui semblait que rien ni personne. la faudraie poussait alentour et chantait ses impératifs de tenir.


la veille on avait ramassé les cerises, bigarreaux et montmorency. les enfants couraient parmi les paniers, jambes nues, c'était l'été. pas s'étonner qu'il y en eut pour disposer rouge pendentifs aux oreilles. voisins et amis venus là aider à la cueillette grimpaient aux échelles. sur une table, à disposition, carafes d'eau fraîche avec feuille de menthe, et ratafia de bourgogne. on l'avait rapporté la semaine précédente de chez un viticulteur, près de l'isle-sur-serein. on s'était aussi arrêté à irancy; les bouteilles qu'on y avait achetées, on les servirait le soir avec une viande rôtie et des pommes de terre. le rouge quittait progressivement sa position haute et bientôt les fruits avaient quitté leurs arbres. le monde au sol était tout en couleur pourpre. on entendit soudain un bruit inhabituel. comme un vrombissement léger et ample à la fois. comme un nuage gris flotta au-dessus du verger. cela fit peur à certains. d'autres semblaient plus calmes. celui qui proposa 807 comme nombre d'individus dans ce nuage fit rire l'apiculteur.

vendredi 17 février 2012

Noyade

À tenter de briser les 807 chaînes invisibles qui la reliaient à lui elle laissait peu à peu sa vie, ses amis et ses rêves couler au fond des eaux glacées de son incertitude.


jeudi 16 février 2012

Lecture solaire

Je trouve encore 807 raisons de voir la vie en rose grâce à mon goût immodéré de la lecture. Éric Chevillard m’accompagne au cours de ma longue marche vers l’équilibre depuis 22 ans. En 1990, la publication de Palafox révolutionna ma perception du langage. Je comprenais de nouveau le monde qui recommença à m’amuser comme lorsque j’étais enfant ! L’écriture de l’auteur de Scalps édifia en moi une forteresse en chamallow. Sous la plume affûtée de l’écrivain bourguignon la réalité devient comestible, presque appétissante.


mercredi 15 février 2012

Talismans

Livres, sur les étagères, les tapis, les tables de chevet, pour se coucher parfois il faut les chasser de sous les draps, de sur la couette, ils se sont glissés là comme des chats frileux ronronnant dans la chaleur du corps, livres, les mots des autres qui rendent jaloux ceux qui nous accompagnent, ceux qui se plaignent qu’on ne les entend plus, qui voudraient qu’on relève la tête, qu’on cesse enfin de s’intéresser à ce qu’un inconnu murmure à notre oreille, livre dans la poche de nos vestes, poids qui leste, qui rattache à la terre, livre tenu dans la main en marchant dans la ville, comme on tient celle d’un ami, d’un amant, de l’enfant qu’on n’aura jamais. On se dit parfois qu’il faudrait s’en défaire, vivre sans eux, regarder le monde en face, la vie en face, ne plus se dissoudre dans chacune de leur page, revenir à la réalité, à l’absurde, à la souffrance, au temps qui nous transperce.


Et je me dis encore une page, encore deux, encore trois, à la huit cent septième, c’est promis, si je peux, comme le taulier, j’arrête.

mardi 14 février 2012

Connard de saint Valentin

Tu passes, en à peine plus de 807 heures, de jeune mariée pour la nouvelle année à veuve pour la Saint-Valentin.


Mes larmes se joignent aux tiennes, Maman.

Overdose

Les roses m’emmerdent sentent quelque chose de bon qui ne me dit rien à moi de bon les roses
Les étoiles m’emmerdent brillent de plein de feux qui me chauffent les oreilles à moi les étoiles
Les cœurs m’emmerdent palpitent fébrilement dans les poitrines pas la mienne les cœurs
Les bougies m’emmerdent sentent la vanille et l’intimité qui m’écœurent moi les bougies


Et bien plus de 803 autres raisons de détester la Saint-Valentin.

Valentine's day

Bridget s'habille en Prada, vit à Notting Hill au 7, Portobello Road, possède 27 robes et 8 paires de Louboutin. Elle sirote son champagne avec des fraises et ne vivrait pour rien au monde la vie de ces hystériques de Wisteria Lane. L'amour, en réalité, elle connaît. Quatre mariages et l'enterrement de ses illusions lui ont suffi.


Brigitte s'habille plutôt mal d'un rien, habite à Sarcelles au 7, allée Jean-Antoine Watteau, possède une seule robe et zéro paire de Louboutin. Elle picole de la vodka et enchaîne les DVD en attendant l'appel de son prince charmant pour cette putain de Saint-Valentin.

lundi 13 février 2012

Retour maison

Il gara sa 807 devant la porte d’entrée. Il bondit presque hors du véhicule, tant il se sentait ragaillardi. Prendre un peu de recul lui avait fait du bien. Il serait désormais un bon père, un mari fidèle et attentionné. La clé à peine tournée, il les entendit de loin, tandis que lui parvenait l’odeur tenace d’un potage maison où le poireau l’emportait sur le navet. Il déboula dans la cuisine : « coucou les filles ! ».


Cuillères en suspension, silence glacial et glaçant. Il pensait qu’après trois ans d’absence, il aurait été un peu mieux accueilli.

dimanche 12 février 2012

Savoir attendre

Hier à la radio, une voix douce et pleine d’une encourageante sympathie interrogeait des gens qui ont froid chez eux. Ils ont répondu sobrement qu’avec leurs 807 euros mensuels et un bon édredon, pour le moment ils tenaient le coup.


Il est joli ce sac. J’aime beaucoup ce rouge, ça réchauffe une tenue, je trouve. Et puis 807 euros c’est une affaire. Décidément, j’ai bien fait d’attendre la fin des soldes.

samedi 11 février 2012

Car, hybride, attentive, résistante, s'y bat dans l'épreuve

Car, courbe crissant sur mon crâne, clapotis comme ces crachats, ce cauchemar nous casse... Ho, hydre hostile, ha ha ! Abyssal abîme aspirant avidement armada autant qu'armes... Rapidement le reflux nous ravale ras, le radeau ripe, on se rend rageusement vers le risque, on résiste. Y a notre yacht en yo-yo et nos yeux yang ! Brutaux, bouillonnements et bourasques nous battent. 807 déferlantes qui déchirent, des déluges déchaînés, désarroi de débris, descente, drame. Et l'épuisement ; évidemment plus que des égratignure dans cette épreuve d’eaux où l’étrange nous engouffre...


vendredi 10 février 2012

brut

vladje habitait les montagnes et séjournait en pays de brutes. elle portait trace de leurs coups. blessures lui donnaient souffrance. en chemins escarpés elle rencontrait ronces à mûres et ces égratignures-là lui étaient douces. pourtant elle avait remarqué combien sa peau devenait fine et déchirable comme papier de soie. les brutes lui avaient-ils fait un jour boire quelque liquide à dangers. un autre jour les brutes lui avait serré la tête dans un bandage savant faisant office d'étau. elle tentait de s'en défaire mais non. une agnelle en chemins escarpés elle aussi mâchait souvent quelque herbage en compagnie de vladje. le jour de cet étau blanc elle lui vint en aide et l'en débarassa.


la veille une grue avait remonté du lac un container rouillé. d'aucuns craignaient. d'autres étaient simplement curieux. certains parmi ceux habilités à continuer les opérations coupèrent le cerclage de fer pour savoir ce qu'il contenait. ils sortirent un petit corps nu sans tête, un petit manteau de laine rose, un mouchoir de coton avec dessins de fleurs jaune et fillettes, un petit maillot de bain à smocks rouge et bleu et blanc, une salopette rouille, une petite mallette de vanité en skaï blanc l'intérieur était doublé en nylon rouge elle était vide, des petits animaux peints on reconnaissait une vache un âne un lion, des petits anges en plâtre peint rose, des débris d'anges un peu plus grands rose ou bleu en faïence, un édredon bleu marine. pendant ce temp de découverte il y avait un qui photographiait, un qui dessinait, un qui dressait inventaire. le narrateur s'en mêla disant qu'il fallait numéroter les objets. celui qui écrivait s'exécuta. 807 : tête du petit corps nu en celluloïd

jeudi 9 février 2012

L’amoureuse des mailles




Dès qu’elle faisait glisser ses bas sur ses longues jambes, c’était forcément des « fishnets ». À chaque fois, elle se disait qu’elle prendrait quelque nouvelle victime dans le filet ainsi tendu. L’un des derniers types rencontré au bar Le Pompon, rue des Petites écuries (10e), lui avait avoué, une fois sa tâche accomplie : « J’ai compté toutes vos mailles, il y en avait 807. » Elle lui avait répondu : « Normal, j’en ai filé une dans l’escalier tout à l’heure ! »

mercredi 8 février 2012

Qu’on en finisse !

Dehors, ils étaient partout, mobilier humain pourrissant à même le sol, image nécessaire d’un avenir promis à ceux qu’on maintenait en survie pour assurer les tâches quotidiennes, certains dotés d’uniformes, nourris et entraînés au carnage.


Mélancolique, il se fit couler un bain de lait d’ânesse dans une baignoire de porphyre, admirant son reflet repu dans l’or des robinets. Il s’était passé trop de temps depuis que le Consortium avait déclenché le Plan. Bien sûr, en Afrique et en Asie les choses allaient bon train ; les virus et la famine s’alliaient à la guerre pour hâter le programme mais ailleurs, la Démocrasse décevait. Si la pauvreté reculait – les pauvres n’ayant même plus la force de se reproduire – ceux qui avaient encore les moyens de se nourrir crevaient trop lentement. Le froid et la faim en avait tué seulement 807 cet hiver. À ce compte-là, on n’en avait pas fini avant des siècles. L’alimentation percluse de chimie, les radiations et les catastrophes nucléaires, la pollution de l’air et des nappes phréatiques, la répression armée, l’impossibilité matérielle de se soigner étaient des moyens d’actions désuets. L’époque n’était plus aux tergiversations. Il devait trouver une solution radicale qui lui permettrait de sortir de son bunker.

mardi 7 février 2012

Mauvaises rencontres

Le démarrage est toujours un peu froid. Les filles cherchent une pose, regardent dans le vide, rattachent leurs cheveux. Les mieux loties, arrivées avec leur copine, moulées à mort dans un short riquiqui, papotent et rient entre elles, l’air faussement détendu. Mais Fabien arrive, brun, bronzé, bien bâti, le sourire à achever définitivement la fonte de toutes les banquises. Il met la sono à donf et très vite, ça chauffe vraiment, tout le monde se bouge, s’éclate, se trémousse. On transpire, on se rue de plus en souvent sur les bouteilles. On rit, on se tutoie, on se crie des trucs drôles au dessus de la musique, enfin, s’il reste assez de souffle pour le faire.


Les lumières baissent, la musique passe aux guimauves, ça devient sérieux. Fabien a emmené ses potes, huit en tout, pas franchement avenants d’entrée, mais il nous les présente un à un, avec les petites blagues d’usage. D’après lui, ils gagnent à être découverts, ils valent le coup qu’on se force un peu, ils doivent se mériter. Il nous vante l’intérêt d’une attitude ouverte à de curieuses mais intéressantes coutumes sado-masochistes qui se pratiquent à genoux, ou en position allongée. On fait ce qu’il faut, le pire ici serait de paraître coincée, mais cent minutes plus tard, quand je repars en boitillant, assurée de marcher en canard et monter les escaliers à rebours pendant sept jours, je continue à penser in petto que les jumeaux Grands Droits, Transverses, Petits et Grands Obliques sont surtout de vicieux putains d’enfants de salauds.

lundi 6 février 2012

Au café, 3

Qualité-prix du café, isolation et température, muzak ou musique, volume sonore, wifi sécurisé ou pas, prise secteur, lumière, service le midi ou pas, sympathie ambiante, calme, quartier, présence ou non d'Alexandre Jardin à la table d'à-côté... La position, l'existence et la configuration du café idéal pour écrire, oloé rêvé, se calculent à l'aide d'une équation à 807 inconnues.


Dans ces conditions, il faut encore trouver le temps d'écrire.

dimanche 5 février 2012

L'autoroute

Dieu que ce repas avait été long ! Dieu que c’est pénible ces réunions de famille qui se terminent toujours en psychodrame ! « Mes chéris, je vous aime ! » avait pleuré la mère après son digestif, une liqueur de poire qu’en d’autres circonstances, j’aurais savouré les lèvres humides. Mais là, j’ai failli l’avaler de travers. Ça y est, elle nous le refaisait version slave. Elle ne pouvait pas s’en empêcher : réconcilions-nous dans les larmes, après l’apéro où l’on avait évité de parler politique, mon beauf de beauf ayant juste attaqué sur mon célibat, après la terrine de lapin que ma nièce avait jetée par terre « parce que c’est du lapin », après que la frangine eut houspillé mon autre beau-frère parce qu’il re-salait son gratin malgré son hypertension, d’où digression collective sur le fait de savoir si oui ou non ce repas était diététique. Réponse : non. La mère ne dit rien, mais s’enfila trois verres de rouge pour digérer la critique. Puis on avait parlé politique au moment du fromage, parce qu’il y avait du Babibel et que le rouge rappelait son passé au paternel qui arrêta de se taire. Jusqu’au café, le ton était monté, jusqu’à ce que l’autre frangine manquât d’être ébouillantée par la mère qui servait alors qu’elle était bien plus qu’un peu éméchée... merde, quelle famille.


Il était parti juste après la poire, quatre heures de route, le bon prétexte pour se sauver avant tout le monde. Devant lui, pas un chat sur l’A4, alors que de l’autre côté, bizarrement, c’était plutôt dense. Puis un peu moins au fur et à mesure qu’il se calmait. Les paires de phares s’étaient allumées avec la nuit tombante, il lui sembla qu’il pouvait à nouveau respirer. Devant lui, toujours personne. En face, deux, puis trois voitures, puis la pluie, fine, douce, sept, huit, dix, douze... À la 807e, il s’endormit.

samedi 4 février 2012

Armes posées

je suis né en l'an de disgrâce 1205
cordon en mailles de fer
cour des miracles et sujétion
longtemps j'ai cru, collé aux marques de l'histoire
je ne savais pas
de forteresses en donjons il m'a fallu bien des traverses
tout fut écrit pour le conforme
les femmes seules se signaient
les hommes en armes dépucelaient
ce n'est qu'au temps de mon grand âge que j'ai appris à être nu
807 ans pour être moi
et te l'offrir
comme on libère


vendredi 3 février 2012

et pif et paf et pan

Pour que l'enfant cesse de tirer les ficelles comme une brute, arrête de lui enfoncer des clous dans le corps comme s'il était une poupée vaudou, il a retrouvé la parole le temps de le traiter plusieurs centaines de fois et quelques unités de petit con. Il gît maintenant dans un décrochez-moi-ça, pour 6 euros, mais personne n'en veut. Le gamin désormais manipule sa mère.


jeudi 2 février 2012

BNB

Photo prise au Bhoutan © Pascale Arguedas<br />
Photo prise au Bhoutan © Pascale Arguedas


Il composa le 807 pour connaître son horoscope. Une hôtesse du pays du Bonheur National Brut lui prédit une catastrophe imminente qui le fit rire aux éclats. La ligne fut subitement coupée. Nous sommes sans nouvelles de lui. La rumeur dit que Bouddha en voulait à l’hôtesse.

mercredi 1 février 2012

Au café, 2

Si la trompe de papillon que le serveur m'a apporté l'autre jour a effectivement suffi pour que je boive dans le minuscule verre d'eau accompagnant mon café, elle s'avère aujourd'hui inutile pour trouver, entre les nombreux et iceberguiens glaçons, les molécules d'eau pétillante que je suppose exister dans ce verre avant la fonte des glaces.


Au comptoir, chacun sait bien ce qui s'est passé dans la suite 2 807.