Jésus : ce temps gris me déprime. Pas envie de sortir ni de rester entre ces 4 murs.
Paul : Et si on allait voir la mère ?
Jésus : Arrête de parler du père en ces termes sacartistiques. Il n'a pas une vie facile. Ne serais-tu pas amer à la place ?
Paul : Regarde ce grand sot.
Madeleine : Bah, il idolâtre papa, il le vénère, il s'assimile.
Madeleine s'approche de Jésus, faisant mine de vouloir faire gazou-gazou. Jésus sort en claquant la porte.
Et ça ne s'arrange pas depuis qu'il sait qu'il a été adopté.
Paul : Il n'en peut plus de ce cor
Madeleine, Ouais, ça m'étonne qu'il ait réussi à se faire pousser un cor au même pied que papa. Cette technologie de la génétique par transfert me donne la chair de poule. Jusqu'où ira-t'il ?
Paul : Elle a stoppé cet élan.
Jésus revient, un verre de jus de fruit à la main.
Jésus : c'est qui elle ?
Madeleine : Oh, personne
Jésus : C'est forcément quelqu'un !
Paul coupe court : J'aime beaucoup ce verre.
Jésus : c'est du jus de kiwi, y a pas de quoi s'extasier.
Madeleine : les kiwis ont le sang vert ?
Jésus : et le tien n'irrigue plus le cerveau ?
Paul : Elle n'a plus de foie.
Jésus : et alors, ça rend bête ? Ma foi en y réfléchissant, elle l'a toujours été.
Madeleine : ce que tu peux être méchant parfois. Il aura bientôt repoussé.
Paul : il est bien noir.
Madeleine : tu peux le voir ?
Paul hausse les épaules et désigne la fenêtre : Quelqu'un a vu le port ?
Madeleine : Avec ce temps on ne voit pas à 10 mètres !
Jésus : ça tourne à l'orage.
Paul : il faut maintenant choisir un cadre.
Jésus : c'est vrai que ça fait un paysage fantastique.
Madeleine : Mais vous ne pouvez pas les faire vivre là-dedans !
Paul : C'est une bonne pâte.
Jésus : on n'a qu'à leur donner un pécule de départ.
Madeleine : Du genre 807 deniers ?
Paul : 807 deniers, on va pas loin.
Madeleine : S'ils mettent leurs deniers en commun, ils seront à l'abri.
Jésus : tout est dans le « si ». Ma petite Mado, cette foi candide que tu as en eux est très touchante.
Paul : le compte est bon.
Madeleine : Le comte a confisqué tous les fonds !
Jésus : Le conte tourne à l'horreur. Bienvenue dans la réalité d'ici-bas.