Emma : Et si on allait voir la mer ?
Alceste : Ah ! Tendre amie, vous savez bien, pourtant, qu’elle a pour moi un goût amer !
Emma : Regardez ce grand sot !
Alceste : Comme vous êtes cruelle, avec vos vilains mots
Emma : Il n’en peut plus de ce cor
Alceste : Mais de quoi parlez vous donc encore ?
Emma : Je parle de votre ami, Paul, qui ne supporte point le bruit du cor
Paul (entrant dans la pièce) : Qui donc parle de moi aussi fort ?
Emma (se parlant à elle même) : Elle a stoppé cet élan
Alceste : Quel élan ?
Paul (à Alceste): Pardi, celui qui pousse Emma dans vos bras accueillants…
Emma (à Paul): J’aime beaucoup ce vert
Paul : La couleur de mon habit ne cherche point à vous plaire
Emma (tout bas) : Elle n’a plus de foi
Paul (à Alceste) : Mais qu’est-ce donc ? Elle se parle à elle-même, ma foi
Alceste : Hélas, oui, je le crois
Emma (à Paul) : Il est bien noir
Paul : On le serait à moins, femme de peu de mémoire
Alceste : Par pitié mon ami, ne réveillons point cette malheureuse histoire
Emma : Quelqu’un a vu le port ?
Alceste : Point de mer, j’ai dit ! Pourquoi me torturer encore ?
Emma : Il faut maintenant choisir un cadre
Alceste : Allons à la montagne, s’il vous faut un cadre !
Emma (à Paul) : C’est une bonne pâte
Paul (à Emma) : Vous pouvez bien le dire, vous qui lui accrochez votre fil à la patte
Alceste : Aurons-nous assez d’argent pour partir cependant ? Je me tâte …
Emma : Huit cent sept écus, on va pas loin
Paul et Alceste (en chœur) : Ah la cruelle femme ! Elle ne nous épargnera rien
Emma (furieuse, quitte la pièce) : Le compte est bon
Alceste : Et maintenant elle s’en va rejoindre Rodrigue, ce triste félon
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