mercredi 15 décembre 2010

#279 – L’intransigeance des mathématiques

Le comptage d’Éric Chevillard l’avait tellement interpellé qu’il finit par ne plus penser qu’à cela. Aussi, pour en avoir le cœur net, un samedi matin, il décida de compter les brins d’herbe du petit carré de pelouse autour de sa boîte à lettres. Il s’arma de sa meilleure paire de lunettes, d’un carnet et d’un stylo pour noter les dizaines, et se mit à l’ouvrage.


403 ! Ce n’était pas possible ! Aussi peu ! Il devait s’être trompé quelque part. Il décida donc de recommencer son décompte, en mettant cette fois toutes les ressources de son esprit hautement analytique au service de sa recherche. Il alla chercher la loupe de philatéliste de feu son père, ainsi qu’une fine paire de ciseaux à couture pour couper les brindilles déjà recensées. Pas une de plus, pas une de moins : 403 !


– Que fais-tu donc les fesses en l’air devant la boîte à lettres ?
– J’essaye de vérifier la Théorie du Chevillard sur les 807 brins d’herbe.
– Et alors ?
– Impossible ! Je n’en compte que 403. Et pourtant, je les ai comptés deux fois...
– Deux fois 403, ça fait 806. Tu n’es pas loin du compte.
– Il en manque un !
– Compte le pilier de la boîte à lettres en plus et tu seras juste.

2 commentaires:

  1. C'est ce qui s'appelle un compte "à l'arraché". Très original ce "807" ! Bravo Yvonne !

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