jeudi 23 décembre 2010

#287 – Affections

J’avais mal, mais ça m’occupait. Et je n’étais pas fâchée d’avoir à me battre contre moi-même, de m’intéresser un peu à moi. C’est l’avantage des affections, elles charpentent la personne. En même temps, c’est trompeur, il y a le moment où ça se calme.


Il souhaita mourir au moins 807 fois dans la nuit, pour punir sa maîtresse de lui avoir posé un affreux lapin. Or, déjà il se sentait mieux. Il se rendormit avec le regret de n’être pas assez malade pour mériter son attention.


Il avait mis sa maladie au centre de son existence. Ce fallacieux prétexte lui permettait d’entretenir sa paresse et de tromper ceux de son entourage. Mais qui trompait-il ? Personne n’était dupe et surtout pas lui.

2 commentaires:

  1. Mais quelle histoire affreuse : un hypochondriaque qui n'est pas dupe ! Cela doit porter un beau nom scientifique, cette maladie-là, bien compliqué, avec des relents de latin. Quelqu'un pourrait-il m'éclairer ?

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  2. Si j'ai bien compris,ici le malade se confond avec le remède! Pour le trou de la Sécu ça fera 807 millions d'économie: toujours ça ! Moi, et bin j'ai aussi une maladie favorite: j'aime ce qu'écrit Suzanne. Original....et plein de sous jacent comme on dit !! Et que les mots y viennent bien aussi !!

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