jeudi 23 juin 2011

Depuis la grille

À l’arrière de la maison – façade noircie, volets clos, lierre farouchement cramponné aux angles – ce qui était, sans doute, un jardin bien tenu s’abandonnait à la vivacité des ronces et aux herbes de mauvaise réputation. Un air de jungle rampait autour des troncs. Dans les bacs à fleurs, ourlés de mousse, branches mortes et plantes pirates figuraient d’étonnantes mâtures. Au long des murs gagnaient le bistre et le sauvage. Près de la porte, comme un souvenir d’autrefois, se détachait l’élégance en mauve d’un grand bouquet d’iris.


Au 807. Depuis la grille, à l’arrière du pavillon. La pierre fatiguée, les persiennes rabattues, l’entrée austère, battants fermés. Lumière froide. La végétation comme une mer, les arbres qui en dépassent. Le rouge flottant des jardinières et puis ces mains, bleues, dressées, par dessus tout ce vert...

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