Cela faisait quinze minutes que Le
Puma les chauffait. Quand les mecs du quartier des roses
apparurent Mo La Taupe était chaud-bouillant, au point
d'arracher involontairement les fils dénudés de l'embrayage la
Corvette. Il se mit à jurer, montant dans les aigus comme un
perroquet déchaîné, excité, drogué.
Il avait rencard avec sa dealeuse au
Tabou à minuit. Il débarqua dans le club lunaire et repréra Aline,
toujours aussi pimpante, qui en était à sa troisième vodka
stalingrad. Il s'approcha : « Tu veux une autre vodka, Aline
? ». Elle tituba sur ses Louboutin et lui répondit : « Oui
mais pas ici, la musique est trop pourrie, j'ai horreur des
synthétiseurs ». Il demanda à Aline si elle aimait le groupe
Téléphone. elle acquiesça. Il lui proposa alors de venir chez lui
car il en possédait tous les albums dans sa Cdthèque. Les murs de
l'appartement de Mo La Taupe étaient recouverts de CD, classés par
style, artiste, ordre alphabétique. Aline pensa avec horreur être
tombée sur un tordu dont la passion pour la musique est soluble dans
la maniaquerie. Quand, presque distraitement, elle ouvrit l'armoire à
troll et que Balthazar en sortit elle comprit, un peu tard il est
vrai, que l'hôte de ces lieux n'était pas qu'un fêlé mais un
furieux fou. Son visage s'était couvert de 807 pustules dorées et il la
fixait d'un oeil louche qui balayait l'espace comme un crabe circule
sur un trottoir.
Se débarrasser de cette créature à
tout prix, survivre. Elle se baissa brutalement, son corps se
repliant comme un trombone à coulisse, pour aller choper la
kalachnikov sous la table. Elle glissa sur le parquet, attrapa l'arme
et tira. Le monstre s'écroula. Elle avait gagné. Elle s'approcha du
corps et le regarda attentivement. Il ressemblait davantage à un
zombie. Elle souleva le corps vers le ciel en hurlant sa terreur afin
que plus aucun zombie ne vienne la faire chier dans sa vie.
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