Heureux l’élu à qui on a donné les clefs juste avant son passage dans le monde des vivants. Celui-là, sans essayer les serrures, il ouvrira les 807 portes rencontrées sur son chemin. En dépit des turpitudes réservées aux mortels, il atteindra la terre promise. Il ne doutera ni de lui ni de son avenir et saura trouver de l’aide si sa boussole intérieure l’égare – c’est que le Nord bouge sans prévenir; il faut se tenir en permanence au courant des nouveautés. En cas de tempête, il attendra sans angoisse que l’horizon s’éclaircisse. La chance saura le reconnaître et lui offrir sa planche de salut. Le surf est un sport de gourmand quand la mer est sucrée et les bateaux promis au naufrage croisent trop au large pour qu’on risque sa vie à leur porter secours. Il flottera, léger, au gré des alizés, confiant et rassuré par la douceur de l’eau. Pour lui, il y aura forcément une issue. S’il n’y en pas, il se souviendra qu’il a bien vécu et acceptera son destin. Il n’aura rien à regretter. L’amour l’aura choyé. Il aura passé son temps à savourer les saisons.
Prince du réel l’espace d’une vie, ange d’équilibre, lassé à la fin par son équanimité, il reportera aux ateliers du paradis ses ailes déplumées par les intempéries du siècle. Impatient de renaître.
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