lundi 1 mars 2010

#41 – Dans lequel le capillaire mène à l'occulisme, sans différence notable

Elle gratte légèrement ses cheveux ou sa tête, on ne sait pas, et dit qu'elle a peut-être. Il lui dit qu'elle arrête. Elle lui demande arrêter quoi ? Il lui redit que oui, qu'elle arrête, parce qu'elle n'arrête pas. Elle demande ce qu'elle n'arrête pas, elle.


Il dit qu'il ne sait pas, ça, ce truc, cette manie, qu'elle est toujours à se triturer les cheveux, là, tout le temps. Que c'est énervant. Très énervant. Sa main, toujours comme ça, toujours fourrée dans. Au moins 807 fois. Elle dit qu'elle, elle ? Il dit que oui, elle. Elle dit que lui, lui ?


Il dit que oui, lui. Qu'il est désolé, absolument désolé, mais que c'est trop insupportable, cette habitude, ce tic. Il rajoute que ça le déconcentre, parce que ça l'énerve. Elle regarde les autres pour les prendre à témoins, chercher dans leurs yeux ou dans leurs attitudes la confirmation de ce qu'elle pense : c'est ce type qui ne va pas bien. Elle se débrouille avec ça, puis prend la paire de lunettes de soleil qu'elle avait accrochée au col de sa chemise, la déplie et se la plante sur la tête. Elle dit que bon, comme il voudra. Tout en disant cela, elle modifie légèrement la position de ses lunettes sur sa tête.

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