jeudi 11 mars 2010

#51 – Du silence

Je n'avais jamais fait le compte de nos silences avant aujourd’hui. Tu t’attendais à ce que j’annonce « huit cent sept ce mois-ci ».


Il souleva la potence, en évitant de toucher au cadavre qui se balançait au bout du nœud sans couler au travers. Il souleva la potence, c’était facile pour lui, géant. Il souleva la potence, l'arracha du sol, laissant au milieu des pavés de la place trois marques rectangulaires accolées qui formaient la lettre H. Il souleva la potence et la mis sous son bras, sans toucher au cadavre qui traînait sur le sol, derrière, pendu à sa corde. Il souleva la potence et il marcha, il avança, tenant la potence sous son bras, et le pendu, traînant derrière au bout de sa corde, laissait sur le sol pavé des traces grisâtres, de poussière peut-être.


Tout ceci, entre l’amour et le dédain, n'était qu'intime timidité.

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