vendredi 5 avril 2013

Camps de travail.




                  Ce qu’il y a de rassurant avec les chiffres c’est qu’ils arrivent toujours l’un derrière l’autre, et toujours dans le bon ordre. Comme pour les fourmis. Ou pour les moutons quand on s’amuse à les compter avant de s’endormir. Personnellement je préfère les fourmis. Moins faciles à dénombrer mais tellement plus intéressantes à observer.


               Ce ne sont pas les membres de la colonie domiciliée au fond de mon jardin qui me donneront tort. Résoudre les problèmes de surpopulation, et par voie de conséquence ceux de l’organisation du travail,  telle est la double tâche (exaltante) à laquelle j’ai décidé  de me consacrer à partir de ce matin. Un système de pailles enduites de confiture à la fraise et coupées en deux dans le sens de la longueur  me permettra de convoyer les ouvrières afin de les répartir par paquets de  1000 dans chacun de mes 10  camps de travail. 


                      Et ça marche. Ça marche même du tonnerre. 700 … 800 … 805, 806, 807. J’en suis à la huit cent septième quand  je me mélange bêtement les pinceaux. 806 ou 807 ? 807 ou 808 ? De rage, j’administre un violent coup de pied dans la fourmilière. C’est la débandade. Que n’ai-je eu l’idée d’inscrire sur l’abdomen de chacune le chiffre correspondant à son numéro d’entrée ! On n’en serait pas là.



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